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Logement des jeunes - Près d'un Francilien sur deux habite encore chez ses parents à 25 ans

L'"acquisition [de] l'autonomie résidentielle" des jeunes franciliens, observée dans une récente étude de l'IAU IDF, est rendue plus difficile par la crise économique et par la hausse du coût du logement non compensée par l'offre de logement social.

Une note de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme Ile-de-France (IAU IDF) publiée en septembre analyse les difficultés - déjà bien connues - des jeunes Franciliens à quitter le logement familial. Au-delà d'une émancipation plus difficile des jeunes du fait de la crise du marché de l'emploi, l'étude conclut à une réponse inadaptée en termes de logement social, surtout à destination des seuls étudiants.
S'appuyant sur les données fournies par les recensements de population 2006 et 2011 et l'Enquête famille et logements de l'Insee (2011), l'étude se limite aux jeunes nés en Ile-de-France, auxquels leurs parents sont donc susceptibles d'offrir un hébergement. Ces jeunes représentent 60% des Franciliens de 20 à 29 ans. L'auteur rappelle un des caractères spécifiques de la région : l'importance de l'offre en matière de formation et d'emploi permet aux jeunes de poursuivre leurs études et de s'insérer professionnellement sur place plus facilement.

Salariés, étudiants ou chômeurs : les jeunes d'Ile-de-France décohabitent de plus en plus tardivement

Quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle, les jeunes décohabitent plus tardivement en 2011 qu'en 2006 : l'âge médian s'établit à 24 ans et 9 mois, en recul de quatre mois. Mais il est plus marqué pour les ouvriers et les employés (plus sept mois). Au final, "les ouvriers décohabitent désormais deux ans plus tard que les cadres et professions intellectuelles". Si 39% des jeunes de 20 à 29 ans résidant chez leurs parents sont salariés, ce sont, sans surprise, les étudiants et les chômeurs qui sont les plus concernés : 76% des étudiants et 62% des chômeurs. Signe de dégradation économique, le taux de chômeurs qui n'ont pas décohabité a crû de 10 points entre 1999 et 2011.
Les familles dont les enfants décohabitent plus tard sont moins aisées que les autres, et n'ont pas la possibilité de les aider à obtenir un premier logement : un tiers vit en HLM. Leur origine est aussi un facteur important :  les parents immigrés ont ainsi deux fois plus de chance d'avoir leur enfant toujours à domicile.

Des différences territoriales marquées à l'échelle régionale

Dans la région Ile-de-France, les familles dont un jeune n'a pas quitté le logement parental au-delà de l'âge médian habitent majoritairement dans les départements "les plus pauvres, moins actifs et, surtout, plus touchés par le chômage". La carte présentée dans l'étude dessine une forte opposition entre les communes du sud-ouest de l'agglomération parisienne moins touchées et celles du nord et du sud-est. C'est en Seine-Saint-Denis que la situation est la plus courante, avec 10% des familles concernées. Dans ce département, également, ce type de famille a augmenté plus rapidement, "à un rythme de plus 650 familles par an entre 2006 et 2011".
Les auteurs de l'étude observent une dégradation de la situation depuis 2011, sans que ce constat puisse être fondé sur des données statistiques.

 

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