Habitat - Près de 500.000 logements ont été autorisés en 2017
Le Commissariat général au développement durable (CGDD) publie les chiffres de la construction de logements au 31 décembre 2017, portant à la fois sur le dernier trimestre et sur l'ensemble de l'année. Comme en 2016 (voir notre article ci-dessous du 30 janvier 2017), les autorisations de logements (permis de construire délivrés) manquent de peu la barre des 500.000. Mais, cette fois-ci, il s'en faut d'un cheveu, puisque, l'an dernier, 497.000 logements (en données brutes) ont été autorisés à la construction, soit une hausse de 8,2% par rapport aux 453.200 logements autorisés en 2016 (eux-mêmes en hausse de 14,2% sur 2015). Pour leur part, les mises en chantier ont atteint l'an dernier un total de 418.900 logements, marquant ainsi une augmentation de 15,7%.
Logements collectifs et maisons individuelles
Les logements individuels sont les principaux bénéficiaires de la hausse des autorisations, avec une progression de 11,1% en 2017 (+13,5% pour les logements individuels purs et +4,5% pour les logements individuels groupés). Pour leur part, les autorisations de logements collectifs, y compris en résidence, augmentent de 6,4% par rapport à 2016 : +6,8% pour les autorisations des logements ordinaires collectifs et +3,7% pour celles des logements en résidence.
La situation est inverse pour les mises en chantier. Celles de logements collectifs, y compris en résidence, progressent en effet fortement en 2017 (+17,3%). Cette hausse des mises en chantier est tout particulièrement prononcée pour les logements ordinaires collectifs (+19,1%), tandis que les logements en résidence augmentent plus modérément de 4,4%. La progression est également marquée, mais à un niveau légèrement inférieur, du côté des mises en chantier des logements individuels, avec une progression de 13,4% en 2017 (+14,9% pour l'individuel pur et +8,5% pour l'individuel groupé).
De forts contrastes entre régions
En termes géographiques, l'année 2017 connaît des contrastes importants. Ainsi, en matière d'autorisations de logements, la progression a été de 14,9% en Bourgogne-Franche-Comté et de 13,1% en Ile-de-France, la région la plus tendue en matière d'habitat. Seule la Corse fait mieux, avec une progression spectaculaire de 46,8% l'an dernier, mais assez peu significative compte tenu du faible nombre d'autorisations (6.200). Neuf autres régions métropolitaines affichent des hausses inférieures à 10% : +9,8% en Auvergne-Rhône-Alpes, +9,7% en Bretagne, +8,9% dans le Grand Est, +7,5% en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, +7,3% en Normandie, +7,1% dans les Hauts-de-France, +5% en Centre-Val de Loire et +3,9% en Pays de la Loire. En métropole, seule la région Paca affiche une baisse des autorisations de -0,8%, de même que les DOM (-1,1%).
Si on excepte le cas - très erratique - de la Corse (-19,6%) et celui des DOM (-13%), toutes les régions affichent en 2017 un nombre de mises en chantier en progression. La hausse des mises en chantier va ainsi de 7% dans les Hauts-de-France, 9,1% en Auvergne-Rhône-Alpes et 10,2% en Nouvelle-Aquitaine à 22,8% en Ile-de-France, 23,2% en Centre-Val de Loire, 24% En Bretagne et 25% en Occitanie.
Un ralentissement au dernier trimestre 2017
Le dernier trimestre 2017 semble marquer un certain ralentissement. Ainsi, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO), le nombre de logements autorisés à la construction recule de 4,8% sur les trois derniers mois, après avoir progressé de 3,7% au troisième trimestre. Le recul au dernier trimestre est particulièrement marqué pour les logements collectifs (-12,4% après +4,3% au troisième trimestre), alors que la tendance est au contraire à la hausse pour les logements individuels (+7,6% après +2,7%).
Les mises en chantier enregistrent également un recul, mais de moindre ampleur, au dernier trimestre 2017, avec -2,9% après +0,3% au troisième trimestre. A nouveau, le recul touche principalement les mises en chantier de logements collectifs (-3,4% après +0,7%), même si le logement individuel connaît lui aussi une baisse des mises en chantier (-2,3% après -0,3%).
Dernier indice d'un possible - et relatif - ralentissement : l'an dernier, le taux d'annulation des logements collectifs autorisés à la construction (permis de construire non mis en œuvre) a atteint 28,2%, bien au-dessus de sa moyenne annuelle de 19,7% depuis 2008. Pour les logements individuels, le taux d'annulation constaté au 31 décembre 2017 atteint 17,1%, trois point au-dessus de sa moyenne décennale de 14,1%.
A l'inverse, et toujours en décembre 2017, le délai moyen d'ouverture des chantiers de logements collectifs est de 9,5 mois et reste inférieur à sa moyenne de longue période (10,7 mois). Ce délai est de 5,0 mois pour les logements individuels, légèrement en-dessous de sa moyenne de longue période (5,2 mois).