Précarité alimentaire : l’appel à projets locaux du plan "Mieux manger pour tous" est ouvert
Cet appel à projets s'inscrit dans le cadre d'un plan gouvernemental lancé le 11 mai par le ministre des Solidarité Jean-Christophe Combe, qui entend soutenir des "alliances locales de solidarité alimentaire" entre associations, entreprises, producteurs, collectivités et bénéficiaires.
Destiné à "garantir aux personnes en situation de précarité un accès à une alimentation plus saine, durable et qualitative ", le plan gouvernemental "Mieux manger pour tous" a été lancé de manière opérationnelle le 11 mai 2023 par Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités. La Première ministre avait annoncé en novembre dernier que ce plan serait financé à hauteur de 60 millions d’euros en 2023 (voir notre article).
Sur cette somme, 40 millions seront attribués "au niveau national", pour "[permettre] aux associations d’aide alimentaire qui viennent en aide à 4 millions de personnes de s’approvisionner en denrées plus écologiques et plus saines". Les 20 millions restants soutiendront des démarches locales, via un appel à projets que Jean-Christophe Combe a lancé ce 11 mai, à Montreuil. Les structures à but non lucratif du secteur, les collectivités territoriales ou leurs groupements, les centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS et CIAS) ont jusqu’au 30 juin 2023 pour y répondre.
L’enjeu pour le ministre des Solidarités est de "faire grandir ces ‘alliances locales de solidarité alimentaire’ entre associations, entreprises, producteurs, collectivités et bénéficiaires qui naissent au plus près des territoires, pour que le plus grand nombre de nos concitoyens qui en ont besoin puissent accéder à des produits de qualité". Le ministère indique quatre objectifs pour cet appel à projets : soutenir la participation des personnes et les accompagner dans l’évolution de leurs pratiques alimentaires ; renforcer et transformer les dispositifs locaux de lutte contre la précarité alimentaire ; "améliorer la qualité nutritionnelle et gustative de l’approvisionnement en denrées de l’aide alimentaire" ; et "réduire l’impact environnemental du système d’aide alimentaire".
Dans le cahier des charges de l’appel à projets, il est indiqué que les projets devront, pour être financés, s’inscrire dans un ou plusieurs des quatre axes que sont : le développement d’alliances locales ; la participation aux actions de lutte contre la précarité alimentaire au sein des projets alimentaires territoriaux (PAT) ; l’expérimentation de nouveaux systèmes de transferts monétaires (exemple : "des bons d’achats pour des fruits et légumes associés à des ateliers de cuisine") mais aussi de "fourniture de paniers solidaires, de prix réduits, de groupements d’achats solidaires, de jardins solidaires", etc. ; et enfin, quatrième axe, "l’amélioration de la couverture des zones blanches" ("zones blanches" notamment du fait d’une offre de distribution moins importante et de difficultés de mobilité des personnes).
Pour ce lancement, le ministre des Solidarités était à Montreuil, où il a échangé avec les acteurs du projet "Passerelle", porté par Action contre la faim, l’Armée du salut, la ville de Montreuil, le département et soutenu par l'État. Selon le site d’Action contre la faim, 200 ménages bénéficient de ce projet, qui vise à réaliser un "pont" entre une aide financière alimentaire (63 euros par mois pendant quatre mois) et une orientation sociale individualisée.