Agriculture - Pour l'ARF, Stéphane Le Foll a une "responsabilité totale" dans le dysfonctionnement du Feader
Alors que le ministre de l'Agriculture a annoncé, jeudi 15 septembre, un nouveau plan de soutien aux filières agricoles en difficulté (du fait des intempéries), ce dernier est directement mis en cause par l'Association des régions de France (ARF) pour le retard de versement des aides du Feader (deuxième pilier de la PAC). Les régions, désormais autorités de gestion de ces crédits et à ce titre exposées aux critiques, rappellent "la responsabilité totale du ministère de l'Agriculture et de son opérateur (l'Agence de services et de paiement) par rapport à cette situation". Elles leur demande "de tout mettre en œuvre pour éviter la perte de crédits européens d'ici la fin de l'année 2016", indique l'association dans un communiqué rédigé au lendemain de son bureau exécutif où le sujet figurait en bonne place. "Les régions, en tant qu'autorités de gestion de la majorité des fonds européens, veulent notamment mobiliser le Feader pour moderniser les exploitations agricoles (…) Il y a urgence absolue à répondre à ces besoins", a ainsi réagi Renaud Muselier, qui suit le dossier en tant que président de la commission Europe de l'ARF, cité dans le communiqué.
Le président de l'ARF, Philippe Richert, avait déjà écrit au Premier ministre, le 25 juillet, pour l'alerter des lenteurs dans le paiement du Feader et débloquer la situation. Dans ce courrier, il avait en outre indiqué que 100 millions d'euros de cofinancements de l'Etat manquaient à l'appel pour les Maec (mesures agro-environnementales et climatiques) et les aides à d'accompagnement à l'agriculture biologique.
Les lenteurs de versement du Feader s'expliqueraient notamment par l'absence d'outil informatique unifié que l'ASP aurait dû mettre en place. Les agriculteurs ne sont pas les seuls à pâtir de ces dysfonctionnements. Leader France, la fédération des porteurs de projets du programme de développement rural Leader, avait elle aussi alerté le Premier ministre, dans un courrier du 3 août.
Outre les problèmes de trésorerie qu'il génère, le non-versement des crédits dans les temps impartis peut faire craindre un "dégagement d'office", c'est-à-dire un retour à l'envoyeur, Bruxelles.