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Armement - Polices municipales : les trois quarts des armes du "plan Cazeneuve" commandées

Près de 3.000 armes sur les 4.000 mises à disposition par le ministère de l'Intérieur ont été commandées par les municipalités pour équiper leur police. C'est ce qu'indique un nouveau bilan de la délégation aux coopérations de sécurité presque un an après le lancement de ce plan d'équipement.

Le stock de 4.000 revolvers promis l'an dernier par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve aux polices municipales qui en feraient la demande est à présent utilisé aux trois quarts, d'après le nouveau bilan chiffré de la délégation aux coopérations de sécurité (ministère de l'Intérieur). "2.902 ont été demandées au profit de 291 communes, dont 13 outre-mer", précise ce bref document que Localtis s'est procuré. En revanche, pour l'heure, seulement 366 armes ont été effectivement distribuées à 28 communes. Avant d'être distribuées, les armes nécessitent une remise en condition. Quant aux communes, elles doivent se mettre "en conformité avec le droit", en, passant par exemple une convention de coordination avec l'Etat.
L'opération fait partie de la série de mesures annoncées fin janvier 2015 suite aux attentats de début d'année. Le ministre s'était alors engagé auprès du président de l'Association des maires de France à fournir 4.000 revolvers de type Manurhin avec des munitions de calibre 38 spécial. Après les attentats du 13 novembre, le président de la République avait remis cette mesure en avant lors de la grande réunion des maires, le 18 novembre, au Palais des Congrès, sans que de nouveaux moyens soient déployés.
Parmi les autres mesures de ce plan figurait le cofinancement de 8.000 gilets pare-balles. Le seuil a été dépassé depuis le mois de juillet. On en est aujourd'hui à "8.626 gilets cofinancés par l'Etat au profit de 1.500 communes environ (92 départements)", pour un montant total de 2,15 millions d'euros, précise la DCS. Ces gilets ont pu être financés par un abondement du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). A noter cependant que le financement de l'Etat est de 50% dans la limite de 500 euros, quand un gilet pare-balles coûte environ 800 euros.
S'agissant enfin des dispositifs d'interopérabilité des réseaux de radiocommunications subventionnés à hauteur de 30% par l'Etat via le FIPD (dans la limite de 420 euros), quelque 184 communes totalisant 3.373 policiers municipaux et 272 ASVP "ont fait connaître leur intérêt". "777 terminaux portatifs, 133 terminaux embarqués et 84 terminaux fixes sont en phase d'acquisition par les communes", précise la note.
Une circulaire du 14 avril 2015 avait détaillé les trois options s'offrant aux mairies en fonction de leurs ressources : l'accueil complet sur l'un des réseaux radio du ministère (INPT ou Rubis), solution privilégiée par la place Beauvau mais plus coûteuse, la création d'un réseau radio local rattaché à un réseau du ministère et permettant de couvrir une ou plusieurs communes, ou encore la connexion du réseau de radio existant de la police municipale à un réseau du ministère. "25 terminaux police nationale ou gendarmerie nationale font l'objet d'un protocole de prêt au profit des services de police municipale en amont de la phase d'acquisition des matériels", précise encore la DCS.
Enfin, le département du Rhône est le seul à ce jour à avoir demandé un cofinancement de l'Etat pour l'acquisition de onze terminaux portatifs au profit de quatre communes, pour un montant de 4.620 euros.