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Innovation - Pôles de compétitivité : une politique rénovée... mais pas question de "condamner" les treize mauvais élèves

A l'occasion d'un déplacement à Limoges, Nicolas Sarkozy s'est exprimé le 26 juin sur le devenir des pôles de compétitivité. Suite à une évaluation, réalisée par les cabinets Boston Consulting Group et CM International, le gouvernement a pris deux décisions : poursuivre pour trois ans la politique des pôles et investir 1,5 milliard d'euros supplémentaires. "Il n'est pas question d'arrêter le processus", a assuré le président de la République, "on va vraiment y aller à fond !". Il a rappelé les résultats de l'audit : 58 pôles sur 71 ont rempli les objectifs, 39 d'entre eux ont même atteint pleinement leurs objectifs, dont le Limousin.
Reste les 13 moins bons élèves. "On ne va pas les condamner", a assuré Nicolas Sarkozy, qui propose de leur donner un an pour faire leurs preuves. Un an supplémentaire, considéré par le président comme "un avertissement, une nouvelle chance". Après quoi, un bilan sera réalisé. "Mais il faut que ça s'énerve", a mis en garde Nicolas Sarkozy, "le but c'est l'émulation, et non le nivellement ou l'égalitarisme !".
A partir de cela, une politique globale devra être mise en place. Premier élément de cette politique : doper le système d'enseignement et de recherche sur lequel les pôles s'appuient. Le gouvernement compte investir 20 milliards d'euros sur cinq ans dans la recherche et le système d'enseignement. L'autonomie des universités devrait aussi, selon le chef de l'Etat, aider à améliorer ces deux domaines.
Deuxième point important de la politique rénovée des pôles : arriver progressivement à plafonner le financement public à 50% du budget global des pôles, l'une des recommandations des deux cabinets qui ont réalisé l'audit des pôles. "On démarre, après il faut que le privé prenne le relais ou alors on s'est trompé", a souligné Nicolas Sarkozy. Le gouvernement compte aussi faire évoluer les missions de la Caisse des Dépôts pour en faire "le fonds souverain de la France". La Caisse des Dépôts serait amenée à investir davantage pour aider les entreprises soit à passer un cap difficile, soit à financer un projet.
Enfin, le président souhaite changer "de fond en comble" le système de valorisation de la recherche. "Aujourd'hui, quand un chercheur trouve une idée dans un laboratoire public et dépose un brevet, il doit demander des autorisations interminables à des organismes multiples comme si on lui reprochait d'avoir fait une découverte !" Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de l'industrie et de la consommation, et Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, doivent faire des propositions pour lever ces contraintes.

Emilie Zapalski