Voirie - Plus de six Français sur dix opposés à la décentralisation des amendes de stationnement, selon un sondage
63% des Français sont opposés à la décentralisation des amendes de stationnement car ils craignent que les maires augmentent rapidement le montant des PV, selon un sondage Ifop* pour Sud Ouest Dimanche paru le 23 juin. Les 31% de Français favorables à cette mesure y voient en revanche une perspective "d'alignement du montant des PV sur le prix de l'heure de stationnement pratiqué dans chaque commune". Dans cette catégorie, les personnes âgées de 65 ans et plus sont plus nombreuses (37%), se sentant peut être moins concernées "par ces problématiques liées à la voiture", note l'enquête. Les habitants de l'agglomération parisienne sont aussi plus favorables (34%) à la décentralisation des amendes de stationnement que les provinciaux (27% dans les communes rurales, 31% dans les villes). Enfin, au regard de la proximité politique, les sympathisants du Front national sont les plus opposés à la mesure (seulement 24% d'opinions favorables), suivis de ceux du Front de gauche (seulement 26% d'adhésion) et de l'UMP (29% favorables). Ceux qui approuvent le plus la mesure sont les sympathisants d'extrême gauche (41%), du PS (38%), du Modem (36%) et d'EELV (36%).
Le Sénat a voté le 6 juin pour la dépénalisation du stationnement en adoptant un amendement de Jean-Jacques Filleul (PS) au projet de loi sur la décentralisation (lire notre article ci-contre). Alors que le prix des amendes de stationnement est aujourd'hui identique sur l'ensemble du territoire national – il est passé de 11 euros, depuis 1986, à 17 euros le 1er août 2011 -, la dépénalisation permettrait aux maires de fixer à la fois le prix du stationnement et l'amende infligée au conducteur qui ne l'aurait pas payée. Faisant valoir que le stationnement est "au coeur de la gestion de la circulation dans les villes", argument défendu depuis longtemps par le Groupement des autorités responsables de transport (Gart), Jean-Jacques Filleul a estimé que son cadre juridique était inadapté "puisque la sanction du non-paiement est une amende pénale dont le montant est uniforme sur tout le territoire, sans lien ni avec le lieu, ni avec le tarif de stationnement pratiqué". "Peu dissuasive à Paris, elle est excessive dans nombre de petites communes", a-t-il jugé. Il appartient maintenant aux députés de se prononcer sur le sujet lors de l'examen du projet de loi de décentralisation, à partir du 15 juillet.
Anne Lenormand
*Enquête réalisée les 20 et 21 juin auprès d'un échantillon de 917 adultes dans le cadre de questionnaires en ligne. Sa marge d'erreur est située entre 1,4 et 3,3%.