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Patrimoine - Plus de 350 immeubles inscrits ou classés au titre des monuments historiques en 2011

Le Journal officiel publie, comme chaque année, la liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques au cours de l'année passée, autrement dit, en 2011. La moisson de l'an dernier s'élève à 352 mesures de protection au titre des monuments historiques. Un chiffre qui se situe dans l'étiage habituel - près de 360 mesures en 2010 par exemple (voir notre article ci-contre du 5 mai 2011) -, mais qui confirme une relative tendance à la baisse sur le moyen et le long terme. Les mesures 2011 se répartissent en 89 arrêtés de classement (dont trois modifications de classement) et 266 arrêtés d'inscription. Pour être complet, il faut y ajouter quatre inscriptions supplémentaires au titre d'un additif à la liste parue au Journal officiel du 4 mai 2011. Par ailleurs, un même monument peut faire l'objet d'arrêtés de classement ou d'inscription pour des parties différentes, même si le classement ou l'inscription d'un bloc restent, de très loin, le cas de figure le plus fréquent.
Par rapport à la liste de 2010, celle de 2011 présente néanmoins une différence significative. Avec 89 arrêtés, le nombre de classements atteint en effet un niveau record depuis plusieurs années. Ce chiffre était encore de 39 en 2010, de 43 en 2009 et 2008, de 44 en 2007, de 52 en 2006 et de 72 en 2005.
Sur le plan géographique, une quinzaine de départements manquent à l'appel et n'ont inscrit ou classé aucun monument l'an dernier : l'Aisne, l'Ariège, le Cantal, le Gers, les Landes, le Loir-et-Cher, le Loiret, la Meuse, la Moselle, les Hautes-Pyrénées, l'Essonne, la Seine-Saint-Denis, la Guadeloupe et la Guyane (Saint-Pierre-et-Miquelon ayant, pour sa part, classé huit bâtiments et en ayant inscrit deux autres). Ce nombre correspond, lui aussi, à l'étiage habituel en la matière.
Parmi les départements ayant protégé au moins un immeuble au titre des monuments historiques, la situation est très variable et sans lien avec la taille ou la richesse supposée du territoire : la Gironde a ainsi protégé une vingtaine de bâtiments (dont six maisons de Le Corbusier à Pessac) quand les Alpes-Maritimes n'en ont protégé que deux. De même, les Ardennes n'ont protégé qu'un immeuble quand l'Indre procédait manifestement à une vaste campagne de classements et d'inscriptions.
Enfin, la notoriété des immeubles protégés est également très variable. La plupart ont été protégés dans une grande discrétion - abstraction faite des démarches et consultations légales ou réglementaires liées à la procédure -, mais certains ont fait l'objet d'une forte exposition médiatique, notamment lorsque la mesure est venue les sauver in extremis d'un sort incertain. Ce fut notamment le cas, en 2011, de la maison natale et d'enfance de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) - la célèbre "Maison de Claudine" -, qui a bénéficié d'une mobilisation des collectivités territoriales et plus particulièrement du conseil général, d'un coup de pouce financier du ministère de la Culture et du soutien des milieux littéraires parisiens.

Jean-Noël Escudié / PCA

Référence : Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2011, Journal officiel du 6 avril 2012.