Plus de 200 parlementaires de tous bords politiques réclament "un plan vélo ambitieux"
Plus de 200 parlementaires de différentes sensibilités politiques ont signé ce 22 avril dans le Journal du Dimanche une tribune appelant le gouvernement "à mener un grand plan vélo dans le cadre de la future loi d'orientation des mobilités ". Les députés constituent le gros du bataillon des signataires, parmi lesquels Matthieu Orphelin, Barbara Pompili, Amélie de Montchalin et Gilles Le Gendre (LREM), Sébastien Leclerc (LR), Marc Fesneau (MoDem), Delphine Batho (PS), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Adrien Quattenens (LFI). On compte aussi quelques sénateurs, dont Françoise Cartron (PS) et Ronan Dantec (RDSE).
"Nous avons vingt ans de retard par rapport à d'autres pays européens", déplorent ces élus qui réclament un "déploiement de voies cyclables" qui, selon eux, "résorbera des 'zones blanches' de la mobilité". "Oui, le vélo est un vrai moyen de transport. Non, il n'est pas limité aux citadins, mais il est aussi pertinent, pour certains déplacements, dans les territoires périurbains et ruraux", estiment-ils. "Les collectivités locales prennent aujourd'hui une large part, mais ne peuvent pas porter à elles seules cet enjeu national", poursuivent-ils, soulignant qu'en France, "plus des deux tiers des déplacements domicile-travail de moins de 5 kilomètres sont encore faits en voiture".
"Le tout-voiture est aujourd'hui dans une impasse", affirment-ils, jugeant qu'"une volonté des pouvoirs publics d'investir dans des infrastructures est essentielle afin de développer l'usage du vélo". Les signataires réclament "le développement de liaisons dites 'autoroutes vélo' entre différents pôles de vie sur un même territoire". "Entre deux bourgs distants de quelques kilomètres, une piste cyclable sans coupures à côté d'une départementale n'est pas une utopie, ajoutent-ils. Nous sommes également convaincus que les gares doivent devenir des pôles d'échanges multimodaux."
Rappelant que pour déployer des infrastructures dédiées au vélo dans les territoires, le Conseil d'orientation des infrastructures a préconisé la mise en place d'un plan vélo de 350 millions d'euros sur 4 ans, ils estiment que cette enveloppe financière serait "un engagement fort à retranscrire dans la future loi d'orientation des mobilités".
Les signataires plaident aussi en faveur de l'encouragement du vélo à assistance électrique ainsi que de la généralisation de l'indemnité kilométrique vélo "pour tous les employeurs privés et publics". "Ce plan vélo doit être complet et s'accompagner de mesures de sécurité routière", soulignent-ils encore, rappelant que l'Assemblée nationale vient d'être endeuillée par l'accident mortel d'une collaboratrice, renversée à vélo.