Planification des énergies renouvelables : une nouvelle version du "portail Cerema" pour accompagner les élus locaux
La nouvelle version du portail Cerema/IGN visant à aider les élus locaux à déterminer les zones d’accélération des énergies renouvelables de leurs territoires est désormais disponible. Outre un enrichissement des données, cette nouvelle mouture offre aux élus un compte personnalisé. Elle devrait également faciliter les échanges avec le référent préfectoral. De son côté, le gouvernement continue de promouvoir l’éolien, terrestre ou marin.
Annoncée lors du dernier congrès des maires (voir notre article du 21 novembre 2023), la nouvelle version du " portail de planification des énergies renouvelables" est désormais en ligne. Développé par le Cerema et l’IGN, l’outil vise à aider les élus locaux à définir les zones d’accélération des énergies renouvelables (EnR) sur leurs territoires. Un exercice dont les maires devaient, aux termes de la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, s’acquitter avant le 31 décembre dernier – précisément, dans les 6 mois de la mise à disposition par l’État et les gestionnaires des réseaux publics d’électricité et de gaz des informations disponibles relatives au potentiel d'implantation des énergies renouvelables –, avant que la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ne décide qu’il ne s’agissait pas là d’une "date couperet". "La transmission des zones d’accélération pourra se poursuivre au fil de l’eau en 2024", a précisé depuis le ministère.
Compte personnalisé
Cette nouvelle version permet à chaque élu de disposer d’un compte personnalisé avec les données énergétiques de son territoire. L’élu pourra également transmettre directement "ses" zones d’accélération au référent préfectoral, avec lequel il pourra par ailleurs échanger sur un espace dédié sur la plateforme Expertises Territoires.
En outre, les données disponibles sur ce portail, par ailleurs disponible en accès libre, s’enrichissent : installations existantes, contraintes réglementaires, potentiels mobilisables pour chaque type d’énergie renouvelable (y compris l’hydroélectricité, qui faisait défaut – voir notre article du 29 novembre 2023 –, mais pour les nouveaux ouvrages seulement), à l’exception de l’éolien en mer.
54 dossiers d’éolien terrestre retenus
Devraient donc y figurer à terme les 54 dossiers d’éolien terrestre retenus fin novembre dernier par la ministre de la Transition énergétique – pour une puissance totale de 931 MW, au prix moyen de 86,94 euros/MWh. C’est le second appel d’offres, d’une puissance appelée de 925 MW, intégralement souscrit en 2023, après celui ayant permis de retenir en juillet dernier 73 projets représentant une puissance totale de 1.156 MW, au prix moyen de 84,79 euros/MWh. Un nouvel appel d’offres a depuis été ouvert le 4 décembre dernier, pour une puissance appelée à nouveau de 925 MW. À noter que pour stimuler les réponses à ce dernier, le ministère a mis en place un dispositif facilitant la "recandidature" de projets jusque-là repoussés.
La localisation des deux parcs éoliens flottants en Méditerranée connue
On n’y retrouvera en revanche pas les deux projets de parcs éoliens flottants en Méditerranée (voir notre article du 15 mars 2022), prévus au large de la côte narbonnaise pour le premier, du golfe de Fos pour le second – à plus de 25 km des côtes dans les deux cas, sur une superficie équivalente d’environ 50 km2. La localisation précise de ce dernier a été arrêtée par le gouvernement fin novembre, conformément ou presque à ce qui avait été envisagé en juin (voir notre article du 21 juin 2023). Rappelons que, de puissance identique – environ 250 MW –, ces deux parcs seront tous deux dotés d’une extension ultérieure d’environ 500 MW chacune, qui prendront place sur une superficie identique d’environ 100 km2. L’attribution de ces projets, au terme de la procédure de mise en concurrence en cours, est prévue d’ici l’été prochain. Leur mise en service est envisagée en 2031.
Éolien en mer : cartographie des zones prioritaires en cours
Pour autant, l’éolien en mer n’échappe pas à ce mouvement de cartographie. Une carte des zones prioritaires dans lesquelles des projets de parcs éoliens en mer pourront être attribués dans un délai de 10 ans suivant son adoption, avec un objectif minimum de 15,5 GW de nouvelles capacités à attribuer, est ainsi en cours d’élaboration. Elle fait actuellement l’objet d’une consultation du public, dans le cadre du débat public conduit plus largement par la Commission nationale du débat public sur la planification maritime, ouvert jusqu’au 26 avril prochain. Une seconde cartographie des zones prioritaires à l’horizon 2050, qui devrait permettre d’atteindre l’objectif de 45 GW installés, est également prévue. Elle sera précisée et révisée après une nouvelle participation du public "qui devrait se dérouler d’ici une dizaine d’années", précise le ministère de la Transition énergétique.