Plan Vélo et mobilités actives : de nouvelles mesures de soutien pour conforter une pratique en hausse
À l'occasion des trois ans du "plan Vélo et mobilités actives", Barbara Pompili et Jean-Baptiste Djebbari ont annoncé ce 14 septembre le lancement de nouveaux programmes et l’engagement de près de 250 millions fin 2021 et courant 2022 pour consolider la pratique du vélo, qui a connu une hausse de 30% depuis la crise sanitaire.
"Dans un contexte de transition écologique, le vélo est une solution d'avenir, un mode de transport porteur d'innovation pour nos territoires, nos modes de vie et l'État le soutiendra dans la durée", a déclaré Barbara Pompili ce 14 septembre, en présentant aux côtés de Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports, le bilan du plan Vélo et mobilités actives qui fête cette année ses trois ans. Un plan salué par la ministre de la Transition écologique comme "le début d'un tournant", "le signal que l'État en faisait une politique publique en tant que telle, avec une vision, une volonté et des moyens".
Objectif : 9% des déplacements quotidiens à vélo d'ici 2024
Même s'il reste du chemin à parcourir pour tripler l'utilisation du vélo, en passant de 3 à 9% du total des déplacements quotidiens des Français d'ici 2024 comme le prévoit le plan, Barbara Pompili a souligné la hausse significative des déplacements en vélo sur l'ensemble du territoire depuis 2019 (+28% en semaine, +41% le week-end), y compris dans le périurbain (+30%) et en milieu rural (+15%). "Cet engouement inédit au profit du vélo est le résultat d’un engagement sans précédent de l’État (600 millions d’euros d’investissement en quatre ans) et d’une mobilisation de tous les acteurs (collectivités, entreprises, associations)", a souligné le ministère dans un communiqué.
Aménagements cyclables : 13.000 kilomètres supplémentaires depuis fin 2017
Jean-Baptiste Djebbari a détaillé les investissements dans les infrastructures. Depuis fin 2017, les pistes cyclables et voies vertes ont augmenté d’un tiers, soit 13.000 nouveaux kilomètres (53.000 kilomètres au total aujourd'hui), permettant d'accomplir "un saut dans le développement vélo de notre pays", a estimé le ministre. À l’occasion du déconfinement, plus de 600 kilomètres de pistes cyclables temporaires ont été réalisés : 80% ont été ou seront pérennisés, selon le ministère.
"Nous avons appréhendé la question du vélo de manière globale", a poursuivi Barbara Pompili, "en renforçant les aides à l'acquisition", mais aussi "en luttant contre le vol, en formant à la pratique du vélo et en soutenant la constitution d'une filière cyclologistique".
Aides à l'acquisition de vélos
L’opération "coup de pouce vélo", lancée en mai 2020, a permis de réparer près de 2 millions de vélos chez plus de 4.100 réparateurs et de réaliser 15.000 places de stationnements vélos. Un "bonus vélo-cargo" a aussi été mis en place. Cette aide à l'achat d'un vélo-cargo, d'une remorque électrique pour cycle ou d'un vélo adapté aux personnes en situation de handicap peut atteindre 1.000 euros (dans la limite de 40% du coût d’acquisition). Elle est ouverte aux particuliers dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 13.489 euros, ainsi qu'aux personnes morales sans conditions. Les collectivités locales, les associations et les entreprises peuvent donc en bénéficier.
La ministre a aussi cité la prime à la conversion qui peut s'élever à 1.500 euros (dans la limite de 40% du coût d’acquisition) pour les particuliers sans condition de revenu et les personnes morales achetant un vélo à assistance électrique neuf ou d’occasion contre la mise au rebut d’une voiture ou d’une camionnette polluante. "Les ventes de vélo à assistance électrique (VAE) ont ainsi été multipliées par quatre depuis 2016, et ont augmenté de 30% rien que l’année dernière (135.000 VAE en 2016 contre 515.000 en 2020)", selon le ministère.
Un certain nombre de freins à l’utilisation du vélo ont commencé à être levés, avec notamment l’obligation du marquage vélo pour lutter contre le vol (735.000 vélos sont entrés dans le nouveau fichier unique d’identification des cycles), la formation de près de 6.400 cyclistes avec un "stage de remise en selle" et l'opération "savoir rouler à vélo" dont ont pu bénéficier près de 52.000 enfants.
Appel à projets Avélo2 : plus de 250 territoires retenus
À l'occasion de la présentation de ce bilan, les ministres ont aussi annoncé les résultats de l’appel à projets Avélo2. 254 premiers territoires ont été retenus parmi plus de 300 candidatures. Doté de 25 millions, ce programme vise à soutenir financièrement et techniquement 400 collectivités locales qui souhaitent s'engager dans une politique vélo. La première édition a permis à 227 territoires d’être accompagnés dans l’élaboration de leurs schémas directeurs cyclables et la mise en place de services. Un nouveau programme "Alvéole +", doté de 35 millions d'euros sur 3 ans et piloté par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) va aussi soutenir l’installation de stationnements sécurisés pour vélo avec une subvention de 40 à 50% des équipements pour les copropriétés, collectivités locales ou bailleurs sociaux.
250 millions d'euros supplémentaires pour le vélo dans les mois à venir
Au total, près de 250 millions d'euros supplémentaires seront engagés fin 2021 et courant 2022, ont assuré les ministres. 150 millions d'euros (dont 100 millions d'euros issus de France Relance) vont subventionner les aménagements cyclables des collectivités locales dans chaque région après chaque appel à projets. 50 millions d'euros sont dédiés au développement du stationnement en gare pour atteindre un doublement des places à destination des cyclistes dans plus de 1.000 gares en France et ainsi développer massivement l’intermodalité vélo/train. Enfin, plusieurs programmes financés par des certificats d’économies d’énergie (Alvéole+, ColisActiv') seront étendus et poursuivis.