Plan Vélo : Elisabeth Borne confirme le changement de braquet
La ministre de la Transition écologique a réuni le 29 mai des acteurs du vélo et élus locaux pour dresser le bilan d’un mois de déploiement du plan qui vise à faciliter la pratique du vélo dans le contexte de déconfinement. Elle a confirmé le triplement du budget alloué à ce plan, qui va être doté de 60 millions d'euros. Elle a assuré que l'État accompagnera les collectivités pour pérenniser les pistes cyclables temporaires créées en vue du déconfinement et annoncé qu'il doublera toute aide d'une collectivité pour l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE), dans la limite de 200 euros supplémentaires.
Lors d’une conférence de presse ce 29 mai, Elisabeth Borne est revenue sur l’annonce du triplement du budget du plan vélo post-confinement (voir notre article du 28 mai). “Outre une aide pour la remise en état d’un vélo, le coup de pouce vélo financé par ce plan contribue à l’accompagnement à l'usage en s’appuyant sur le réseau des vélo-écoles et à prendre en charge 60% des coûts d'installation de places de stationnement temporaires vélo pour les collectivités”, a détaillé à ses côtés Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB).
Monté en urgence, ce dispositif de prime valable chez des réparateurs affiliés attise certaines critiques. ”Il faut savoir qu’en des temps habituels, sa création aurait pris des mois, donc oui il est perfectible et nous nous efforçons de l’optimiser”, défend le responsable associatif. A terme s’y greffera le système d’identification rendu possible par le marquage vélo, qui sera obligatoire à partir de janvier prochain, pour les cycles neufs vendus par un commerçant.
Déjà un millier de pistes cyclables provisoires
Pour décrire l’enthousiasme provoqué par le vélo, qui s’est concrétisé par la création d’un millier de kilomètres de pistes cyclables provisoires dans le pays, Pierre Serne, président du Club des villes et territoires cyclables, parle de ”progrès fascinants” : ”En quelques semaines et surtout depuis Pâques, nous avons avancé plus vite qu’en plusieurs années. Dans certaines villes, là où un savoir-faire existe, c’était attendu. Mais la liste enfin s’élargit à des communes plus petites, situées dans le périurbain et qui nous contactent comme Saint-Loup-Lamairé (Deux-Sèvres), Villiers-le-Bâcle (Essonne) ou Arenthon (Haute-Savoie)”. "Je veux encourager très fortement les élus à poursuivre la dynamique (...), l'Etat accompagnera les collectivités pour qu'elles pérennisent ces pistes", a affirmé Elisabeth Borne. "Un appel à projets du 'Fonds de mobilité active' (mis en place en 2018,
NDLR) sera lancé en juin pour aider les collectivités qui en auraient besoin à transformer les pistes temporaires en pistes définitives", a expliqué la ministre.
Christophe Béchu, fraîchement réélu maire d’Angers et président de l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf), estime qu’il y a là un point de bascule ”unique” et que le déconfinement doit être l’occasion d’accélérer ces aménagements pour des mobilités douces, ce à quoi l’Afitf va travailler en collaboration avec les collectivités et fédérations d’usagers.
Enfin, Elisabeth borne a annoncé que l'État doublera toute aide d'une collectivité pour l’achat d’un vélo à assistance électrique, (VAE) dans la limite de 200 euros supplémentaires et qu’un décret précisant ces modalités sera publié d’ici le 1er juin. Elle a ajouté qu’une nouvelle fête nationale, Mai à vélo, se tiendra dès l'an prochain.