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Environnement - Plan Loup : une réponse nationale adaptée aux spécificités locales

Un nouveau plan national d'action sur le loup a été dévoilé dans ses grandes lignes le 5 février. Appelé à entrer en vigueur au printemps, il prévoit notamment une gestion "différenciée" des loups selon les régions, en fonction des pratiques d'élevage et des risques d'attaques.

Le 5 février, les ministres de l'Ecologie, Delphine Batho, et de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ont détaillé les conclusions et salué "l'esprit de dialogue constructif" qui a prévalu au sein du Groupe national Loup (GNL), une instance réunissant des experts, des associations environnementales, des chasseurs, des professionnels de l'agriculture mais aussi des élus de montagne (via leur association nationale, l'Anem). Le nouveau plan Loup 2013-2017 sur lequel ils ont planché plusieurs semaines, et qui succède à un précédent plan pluriannuel aux résultats contrastés, a pour but de garantir la protection du loup tout en réduisant son impact sur l'élevage. Car l'aire géographique du loup augmente : de 300 communes il y a quatre ans, elle s'étend désormais sur plus de 450 d'entre elles. "En peu de temps, le loup a colonisé de nouveaux territoires et est entré dans de nouveaux départements", confirme Stéphane Le Foll. C'est le cas par exemple dans le Jura, les Vosges ou les Pyrénées. Aujourd'hui, la population reste faible - 250 individus répartis sur douze départements - mais les attaques répétées sur des troupeaux ont accéléré la nécessité de prendre des mesures claires et lisibles.

Une gestion au plus près des territoires

Première décision : le loup fera l'objet d'une gestion différenciée selon les régions, les types d'élevage et les risques auxquels ils sont exposés. "Chaque préfet avait déjà la main sur le protocole d'intervention et les décisions à prendre. Mais cette logique de gestion plus fine et adaptée à chaque territoire relève bien désormais d'une orientation nationale", a expliqué Delphine Batho. La ministre a cité le cas de deux vallées des Alpes-de-Haute-Provence, où la pression exercée par le prédateur varie de 1 à 10. Avec ce nouveau plan, le suivi de la population de loup va par ailleurs être conforté et étendu. Les mesures de protection des troupeaux seront simplifiées, l'usage de chiens de protection facilité et le dispositif d'indemnisation des attaques allégé. "Il faut introduire plus de simplicité, plus de réactivité", martèle Stéphane Le Foll. La même logique de gradation sera à l'oeuvre en cas d'intervention contre le loup. "Nous renforçons les moyens alloués aux éleveurs pour défendre leurs troupeaux. Et le nouveau seuil de prélèvement maximal de loups sera gravé dans le marbre à travers un arrêté qui le fixera et sera publié au printemps, lorsque le plan entrera dans sa phase de mise en oeuvre", a ajouté Delphine Batho. Par ailleurs, à la demande de la Fédération des parcs naturels régionaux, des méthodes autres que les tirs de défense ou de prélèvement pourraient être testées. Notamment des actions de capture, "pour faire peur au loup et le dissuader de revenir là où il s'est fait capturer". Soumis dans les prochaines semaines à la consultation du public, ce nouveau plan sera présenté au Comité national de protection de la nature et lancé courant avril, avant la montée des troupeaux dans les estives. Quant aux "zones de protection renforcée contre le loup", créées par une proposition de loi adoptée en première lecture au Sénat le 30 janvier contre l'avis du gouvernement, elles sont "contradictoires" avec les engagements de la France en matière de protection du loup, a rappelé Delphine Batho. Même les éleveurs ne veulent pas de ces zones d'exclusion visant à faciliter la "destruction" du loup dans des communes où les activités d'élevage sont "gravement perturbées par les attaques de loups", a-t-elle souligné.