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Plan de relance : plus de 15 milliards pour l’emploi et la formation des jeunes et des salariés

"Priorité absolue", l’emploi et la formation des jeunes, des demandeurs d’emploi et des salariés menacés par la crise sera soutenu à hauteur de 15 milliards d’euros au total – dont les 6,7 milliards du plan jeune - dans le cadre du plan de relance, dévoilé le jeudi 3 septembre.

L’emploi comme "priorité absolue". Lors de la présentation, jeudi 3 septembre, de son plan de relance, le Premier ministre, Jean Castex, a souligné l’importance d’endiguer au maximum la hausse du chômage. Ce sont ainsi plus de 15 milliards d’euros qui seront consacrés au maintien dans l’emploi et à la formation des salariés, via l’activité partielle, ainsi qu’à l’emploi et la formation des jeunes. Il s’agit des deux principaux postes de dépenses du volet "emploi" du plan de relance.

6,7 milliards d’euros pour les jeunes

Parmi ces 15 milliards d’euros, quelque 6,7 milliards d’euros sont consacrés au plan jeunes, dont les mesures, annoncées en juillet dernier, sont déjà traduites en décrets : aide de 5.000 à 8.000 euros pour l’embauche d’apprentis et d’alternants, de 4.000 euros pour le recrutement de jeunes moins de 26 ans et des personnes handicapées (1,2 milliard) et des aides spécifique pour développer les services civiques (2,7 milliards d’euros).

Pour les jeunes, 223.000 places de formations supplémentaires seront ouvertes sur les "secteurs stratégiques et porteurs" (1,6 milliard d’euros), parmi lesquelles 100.000 formations qualifiantes dans le cadre des pactes régionaux d’investissement dans les compétences, dont des crédits non-consommés pourront être réorientés, souligne le ministère du Travail, précisant aussi qu’un point sera fait à ce sujet "mi-octobre". Les autres places ouvertes concerneront des formations aux métiers d’infirmier et d’aide-soignant (16.000), et aux savoirs numériques (15.000), des formations mises en œuvre par l’Afpa pour les 16-18 ans (35.000), mais aussi dans l’enseignement supérieur (30.000), ainsi que pour la réorientation des néo-bacheliers et l’accompagnement des élèves en CAP vers un diplôme ou une insertion professionnelle (27.000).

Retour des emplois aidés, soutien à la garantie jeunes et au Pacea

S’y ajoutent "300.000 parcours d’accompagnement supplémentaires vers l’emploi", pour un montant de 1,3 milliard d’euros dont la répartition avait déjà été présentée le 23 juillet dernier. Un montant qui se compose notamment de 900 millions d’euros consacrés aux emplois aidés, par le biais de financements fléchés sur le parcours emploi compétence, les contrats initiative emploi et l’insertion par l’activité économique (IAE). S’y ajoutent 400 millions d’euros, destinés aux accompagnements des jeunes : garantie jeunes, accompagnement intensif jeunes de Pôle emploi, Pacea (parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie) et accompagnement vers les métiers du sport et de l’animation.

En ce qui concerne le Pacea, l’objectif est d’augmenter l’allocation allouée aux jeunes, qui était de 497 euros au 1er avril 2020, précise le ministère du Travail. Enfin, 49 millions d’euros seront consacrés à l’accompagnement à la création d’entreprise, dont 9 millions pour les territoires ultramarins.

Appel aux collectivités

"On veut que ce plan jeunes parte des territoires", insiste le ministère du Travail, qui indique qu’une "circulaire de déploiement" auprès des préfets doit être publiée. Et d’évoquer aussi, sans plus de précisions, l’animation d’un "plan d’action territoriale au niveau local". Une "offre de services" à destination des agglomérations et des intercommunalités sera mise au point afin de les aider à se saisir de ces dispositifs.

Par ailleurs, le ministère du Travail "attachera du prix à ce que la commande publique et les marchés publics soient assortis de clauses qui incitent à recourir à l’IAE et à recruter des apprentis".

Près de 2 milliards d’euros pour les salariés

Pour ce qui est des actifs, le plan de relance consacre 6,6 milliards d’euros à l’activité partielle de longue durée qui, mise en œuvre depuis le 1er juillet 2020, se poursuivra en 2021. Ainsi budgétée, elle permet le placement d’un million de salariés par mois pendant un an au chômage partiel, dans les secteurs durablement touchés par la crise.

Destiné à financer les formations en période de chômage partiel, le FNE-Formation sera, lui, abondé à hauteur d’1 milliard d’euros sur 2020 et 2021. Il sera recentré sur les salariés des entreprises en activité partielle et "priorisé" sur les métiers et secteurs du plan de relance a précisé le ministère du Travail.

Enfin, France relance prévoit de doter de 270 millions d’euros la promotion ou la reconversion par l’alternance (ou Pro A, destinée à financer les reconversions de salariés dont l’emploi est menacé) ;  de 100 millions d’euros le CPF (compte personnel de formation) de transition professionnelle, qui permet aux salariés de choisir une formation longue ; et de 25 millions d’euros l’abondement des CPF des actifs (salariés ou demandeurs d’emploi avec ancienneté) souhaitant se reconvertir sur des métiers porteurs.

Stagiaires de la formation : hausse de la rémunération

Pour éviter les non-recours aux dispositifs de formation, 100 millions d’euros seront destinés à augmenter les rémunérations des stagiaires de la formation professionnelle : de 130 à 200 euros pour les 16-18 ans, de 310 à 500 euros pour les 18-20 ans et jusqu’à 710 euros pour les plus de 21 ans, si on se base sur le barème mensuel d’un stage à temps plein.