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Transports-Environnement - Piétonnisation des voies sur berges à Paris : un nouveau rapport d'étape confirme la hausse du trafic et des temps de parcours

Le trafic et les temps de parcours ont augmenté au centre de Paris et à l'ouest, en banlieue, affirme le deuxième rapport d'étape commandé par la région Ile-de-France pour évaluer les conséquences de la piétonnisation des voies sur berges rive droite dans la capitale.
Ce document publié le jeudi 17 novembre a été réalisé par un comité d'experts indépendants, installé le 12 septembre par la présidente (LR) de la région Valérie Pécresse, très critique de l'initiative le maire de Paris, Anne Hidalgo (PS). Votée en Conseil de Paris le 26 septembre pour lutter contre la pollution de l'air, la fermeture de la voie Georges-Pompidou interdit désormais aux voitures 3,3 km du quai bas le long de la Seine, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe).
Le deuxième rapport d'étape, qui compare septembre 2015 au même mois de 2016 sur 145 km de voies à Paris et en banlieue, note des "augmentations de trafic particulièrement fortes" au centre de Paris(+51% par jour sur les quais hauts près du Châtelet et +21% par jour sur le boulevard Saint-Germain). Sur le boulevard périphérique, "si les périodes de pointe ont tendance à enregistrer des baisses de débit, le bilan est néanmoins plutôt à la hausse sur la journée entière", relève le document de 65 pages. Les temps de parcours sont "sensiblement allongés sur plusieurs axes" dans Paris : les quais hauts (8,5 minutes de plus en période de pointe du soir, soit une augmentation de 74%) et le boulevard Saint-Germain (+7 minutes le soir, soit +66%). En dehors de Paris, le rapport note des "hausses significatives" de trafic à l'ouest, où la situation s'est "dégradée", sur le boulevard périphérique, l'autoroute A13 et certains axes départementaux.
Valérie Pécresse a indiqué jeudi sur Europe 1 que les données récupérées montrent que "les hausses de temps de transport liées aux voies sur berge sont beaucoup plus importantes que ce que la mairie de Paris nous donne et surtout, et ça c'est très important, que cette fermeture des voies sur berges a impacté la banlieue". Elle "impacte des populations auxquelles personne n'a pensé", a-t-elle insisté, en demandant au préfet de Paris, qui a également mis en place un comité de suivi, d'être "impartial. Il doit dire les vraies conséquences de ces voies sur berges, aujourd'hui c'est une mesure qui a été prise avec une brutalité inouïe", selon l'élue francilienne.
La mairie de Paris a dénoncé une "désinformation" : "Nous demandons à Valérie Pécresse de cesser sa campagne personnelle de désinformation sur les berges de la Seine rive droite. Ce n'est pas parce que les faits lui donnent tort qu'elle est autorisée à les travestir." Ce "rapport, dont la méthodologie n'est pas précisée, se fonde pour partie sur des données déjà publiées par la ville de Paris et par la préfecture de Police début octobre - mais qui s'avèrent ici reprises de façon partielle - et pour l'autre partie sur des données dont l'origine n'est pas précisée et dont la véracité n'est donc pas prouvée", ajoute un communiqué.
La piétonnisation de ces voies, en vigueur de fait depuis mi-juillet, suscite les passions depuis des mois. La droite et la banlieue surtout crient à la "thrombose" annoncée, Paris avance des effets "concentrés et temporaires". Pas moins de quatre comités et autres observatoires ont placé la mesure sous haute surveillance, la ville, la préfecture de police, la région et la métropole du Grand Paris.