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Environnement - Performances de recyclage des déchets : l'Ordif veut élargir le champ de comparaison

L'Observatoire régional des déchets d'Ile-de-France pilote un projet européen qui vise à bâtir un outil permettant de comparer, d'un territoire à l'autre, les performances de recyclage des collectivités locales.

A l’échelon européen, comment comparer entre elles les performances de recyclage des collectivités locales alors qu’elles sont rarement calculées de la même manière ? Le 18 avril, l’Observatoire régional des déchets d'Ile-de-France (Ordif) a annoncé le lancement d'un projet qu'il pilote et visant à pallier le problème des disparités statistiques dans ce domaine. "Elles sont importantes. Or, pour mettre en place des politiques de gestion efficaces, il faut des statistiques fiables et lisibles. Ainsi, certains chiffres officiels étonnent et semblent déconnectés de la réalité. En Bulgarie, par exemple, Eurostat indique que 0% des déchets sont recyclés alors que des efforts y sont tout de même faits", indique Eric Chevallier, président de l'Ordif.
Baptisé "Regions for Recycling" (R4R), ce projet dure trois ans et s’inscrit dans le cadre du programme Interreg IVC (coopération territoriale européenne). Il fédère treize partenaires* dont des municipalités, des entreprises, des agences régionales et un réseau européen, l'Association des cités et régions pour le recyclage et la gestion durable des ressources (ACR+). "On ne parle pas tous le même langage, si bien que dégager des points communs et des bonnes pratiques n’est pas une chose aisée. Mais il est temps de s’y atteler", estime Olivier de Clercq, secrétaire général de l’ACR+.
Cette association a lancé il y a deux ans l'Observatoire décentralisé des performances de recyclage. Il a donné des résultats intéressants, qu’il s’agit désormais de poursuivre. "Avec un budget pour R4R de 2,2 millions d’euros sur trois ans, dont les trois quarts proviennent de fonds européens, on va pouvoir agir en commençant par capitaliser l’expérience de cet observatoire", souligne Eric Chevallier. L’objectif est d’analyser les leviers qui ont permis à certains territoires - par exemple, la région Flandres en Belgique, où le taux de collecte sélective atteint 70% - d’être performants. Puis de bâtir une méthode commune de comparaison de données et un outil de benchmarking. "D’ici la fin de l’année, on sera en mesure de dévoiler ces éléments de comparaison. A la différence d’Eurostat, qui fournit des données au niveau national, on se base sur les retours terrain des collectivités", conclut Jean-Benoît Bel, chef de projet à l’Ordif.

Morgan Boëdec / Victoires éditions

* L’Association des cités et régions pour le recyclage et la gestion durable des ressources ACR+ (Belgique), l’agence des déchets de la région Flandres Ovam (Belgique), l’entreprise Odense Renovation (qui gère les déchets de la ville d’Odense, au Danemark), les municipalités de Lisbonne (Portugal), Sofia (Bulgarie), Tallinn (Estonie), Limerick (Irlande), Zagreb (Croatie), la région d’Ilfov (Roumanie), la province de Styrie (Autriche) et le réseau de collectivités locales grecques Esxini Poli.