Archives

Déchets - Paris accueille les prochaines assises nationales sur la gestion des déchets

Le 8 septembre, les organisateurs des 11es Assises nationales de la prévention et gestion territoriale des déchets ont présenté le programme de cette manifestation à laquelle sont attendus, les 16 et 17 septembre prochains, plus de 1.500 élus et techniciens. "Pour la première fois, elle se tiendra à Paris car on est convaincu qu’il y a une place pour ce type de manifestation, l’appui de la région s’étant révélé essentiel pour la monter", a introduit Eric Chevaillier, président de l’Observatoire régional des déchets d'Ile-de-France (Ordif), qui co-organise l’événement avec le réseau Idéal.
Très dense, le programme comprend deux plénières, l’une sur les coûts et le financement de la gestion des déchets, qui sera l’occasion de faire le point sur le modèle économique des nouvelles filières, les évolutions en matière fiscale, la mise en place de la redevance incitative, et l’autre sur la responsabilité partagée en matière d’objectif de réduction des déchets. "Car c’est bien l’ensemble de la chaîne, et notamment les producteurs en amont, qui doit se mobiliser, l’écueil à éviter étant de trop braquer les projecteurs sur les élus, qui agissent déjà bien souvent dans la mesure de leurs moyens", a souligné François Dagnaud, président du Syctom, adjoint au maire de Paris et élu de l’arrondissement (19e) qui accueille la manifestation. Et d’ajouter que "pour réduire les déchets produits, chaque collectivité est prête à faire bouger les lignes. A Paris aussi, on progresse dans plusieurs voies, l’expérimentation par exemple du compostage collectif en pied d’immeuble, sur le point d’être lancée dans le 11e arrondissement, le lancement d’un nouvel observatoire 3R (réduire, réutiliser, recycler), l’ouverture en octobre d’un premier centre de tri intra-muros dans le 15e arrondissement et l’objectif de bannir à terme la pratique de l’enfouissement en zone urbaine dense".
A Paris, 14% des déchets collectés finissent encore en décharge, cette moyenne étant inférieure à celle d’autres grandes villes. Le volume des déchets générés par ses habitants a baissé de 6% depuis 2006, l’objectif étant d’atteindre la barre des 10% et de parvenir au même résultat dans les communes limitrophes. En charge de planifier leur gestion, la région promet pour sa part de maintenir un fort niveau d’implication sur le terrain, notamment sur le volet prévention. Le plan prévu en la matière vise à couvrir 80% de la population francilienne, sachant que la barre des 50% devrait être atteinte en fin d’année. "Mais mieux gérer les déchets, ce n’est pas que s’intéresser à l’aspect technique, au contenu et au volume des bennes, c’est aussi un travail d’ingénierie sociale", a très justement ajouté Hélène Gassin, la nouvelle vice-présidente en charge de l’environnement à la région. Côté ressourcerie, elle avance un objectif d'ouverture de 30 structures d’ici neuf ans, un petit nombre d’entre elles étant déjà en projet ou en passe d’être inaugurées. Côté déchets du BTP, la région progresse également et peaufine un plan de gestion qui, même s’il arrive tardivement, devrait faire bouger les choses.
A noter : ces assises prévoient des ateliers qui s’annoncent pertinents sur la collecte en habitat dense, la problématique d’harmonisation des consignes de tri, le réemploi, la prévention et le rôle de la grande distribution aux côtés des collectivités, la possibilité de mise en réseau des déchèteries ou de création d’une société d'économie mixte (Sem) en guise d’alternative à la régie ou à la gestion déléguée, les enjeux énergétiques posés lors du traitement et la valorisation, ainsi qu’une ouverture à l’international via une exposition et des interventions programmées par l’Association des cités et régions pour le recyclage et la gestion durable des ressources (ACR +), qui lancera à l’occasion un appel en vue d’organiser sur le plan européen un "observatoire des performances de recyclage déchets municipaux".

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions