Services publics locaux - Payer en ligne la crèche, la cantine ou l'école de musique, c'est possible !

Le ministère des Finances a récemment étoffé sa gamme de moyens de paiement pour les services publics locaux. Ce sont déjà plus de 200 collectivités qui permettent à leurs usagers de payer en ligne la crèche, la restauration scolaire, le centre de loisirs...

Depuis septembre 2010, les parents de quelque 300 enfants d'Héricourt qui fréquentent l'école de musique de cette commune du nord-est de la Haute-Saône, peuvent payer leur facture sur le site internet de la ville. Et ce, grâce à une solution dénommée "Tipi" (pour "titre de recette payable par internet"), proposée par la direction générale des finances publiques (DGFIP). Signe que ce nouveau mode de paiement répond à un besoin,  une famille sur six l'a adopté dès le premier mois suivant sa création. Après quelques mois,  30% des parents réglaient par internet les leçons de musique de leurs enfants, assure la mairie. Ce succès doit beaucoup à la simplicité et à la rapidité de la nouvelle solution de paiement. Le redevable a juste à reporter sur un formulaire du site internet de la commune, les renseignements qui figurent sur sa facture. Il est alors orienté vers un serveur sécurisé de la DGFIP sur lequel il peut procéder, en toute confiance et à n'importe quel moment, au paiement à l'aide de sa carte bancaire. 

"Une image dynamique"

Pour un coût "dérisoire" qui se limite pour l'essentiel à l'intervention d'un prestataire, la mairie simplifie un peu la vie d'une partie de ses usagers, tout en contribuant à rendre "plus dynamique" son image, s'enthousiasme le directeur général des services, Claude Bouclet. Pas étonnant, donc, que les élus héricourtois réfléchissent à une extension, d'ici peu, du paiement en ligne aux services culturels et de loisirs.
Certaines communes déplorent cependant des difficultés au démarrage. En décidant, en novembre dernier, d'offrir aux parents, via TIPI, une solution de paiement en ligne pour les prestations scolaires et périscolaires, les élus du conseil municipal de Saint-Parres-aux-Tertres, dans l'agglomération de Troyes, ne s'imaginaient sans doute pas que le personnel municipal allait rencontrer une série de difficultés techniques pour la mise en place du dispositif. "Pour le moment, ça ne marche pas, c'est compliqué à mettre en place", regrette la directrice générale des services, Muriel Charité. Tout en ajoutant que des tests en cours devraient prochainement donner des résultats positifs.

C'est aussi pour les collectivités sans site internet

Le projet Tipi a été expérimenté à l'automne 2009 avant d'être généralisé à partir de l'été 2010. Aujourd'hui, plus de 200 collectivités locales ont adopté le système de paiement, pour tout ou partie des recettes encaissées par le comptable public. Et ce dispositif rencontre son public : selon le rapport d'activité de la DGFIP pour 2010 (lien ci-contre), les taux de paiement via Tipi "peuvent atteindre dès les premiers mois 8 à 10% des émissions de titres".
Parmi les collectivités utilisatrices, beaucoup sont des petites villes et leur nombre devrait être croissant. Car, si jusqu'à présent, la mise en œuvre de "Tipi" n'était possible que pour des collectivités disposant de leur propre site internet, ce n'est désormais plus le cas. En effet, le 15 juin dernier, la DGFIP a lancé un site de paiement en ligne (lien ci-contre) destiné aux collectivités qui ne sont pas encore présentes sur internet. Un gros avantage pour celles-ci, puisqu'elles sont ainsi dispensées des coûts de création, de développement ou d'adaptation d'un portail internet, que les collectivités voulant mettre en place Tipi, devaient jusque-là supporter. En revanche, elles devront, comme les autres, s'acquitter du commissionnement lié à l'utilisation de la carte bancaire.