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Sports - A Pau, les clubs professionnels vont fournir des apprentis à la ville

Etre encadrés par de – futurs – sportifs professionnels, beaucoup d'enfants en ont rêvé… les enfants des écoles de Pau vont bientôt le vivre. A partir de la rentrée 2017-18, des apprentis sportifs professionnels vont animer leurs activités périscolaires. Cette formule inédite est l'un des dispositifs mis en place par la nouvelle UFA (unité de formation et d'apprentissage) de Pau, rattachée au CFA sport, animation, tourisme de Talence, près de Bordeaux.
Créée par la Section paloise (rugby), l'Elan béarnais (basketball), le FC Pau (football) et Billère handball, l'UFA de Pau s'est donné pour but de devenir la plateforme de formation des clubs professionnels du territoire, en complément des centres de formation propres à chacun. "Dans les centres de formation des clubs pro, il y a une obligation de double formation : la formation sportive pour devenir, le cas échéant, joueur professionnel, et la formation scolaire, explique Maxime Renaud, directeur de l'UFA de Pau. Or, nous avons des difficultés à trouver des parcours adaptés à un mode de vie lié au sport, notamment pour les formations post-bac." L'idée d'une UFA est née de ce besoin spécifique au sport professionnel de créer des passerelles avec le sport non professionnel. Besoin d'autant plus criant que, contrairement aux filiales de formation classiques, les centres de formation du sport professionnel laissent de très nombreux jeunes sur la touche, le passage au professionnalisme n'excédant par exemple pas 20% parmi les apprentis footballeurs.

Une réponse aux problématiques de la ville

Baptisée Institut de formation du sport en Béarn (IFSB) et constituée sous forme d'association, la structure est financée par une contribution des clubs, notamment à travers la taxe d'apprentissage, par la région Nouvelle-Aquitaine, au titre de sa compétence en matière d'apprentissage, et par les Opca (organismes paritaires collecteurs agréés) pour certaines formes de prise en charge des formations.
Si elle n'est pas directement partie prenante au sein de la structure, la ville de Pau s'est très vite positionnée comme partenaire du projet. Car si l'IFSB accueillera les stagiaires des clubs pro, elle est aussi ouverte aux éducateurs des clubs amateurs, aux jeunes souhaitant travailler dans la filière sport des collectivités locales et aux professionnels de l'animation sportive dans le cadre de la formation professionnelle continue.
Pour la ville de Pau, l'IFSB devrait répondre à plusieurs problématiques, à commencer par la montée en compétence de ses animateurs. "Les animateurs que nous engageons dans le cadre des activités périscolaire n'ont pas les diplômes nécessaires pour encadrer des activités physiques et sportives pour enfants, explique Emmanuel Haudebourg, chef de projet des politiques éducatives à la ville de Pau. On travaille sous forme d'appels à projets avec des associations, mais l'idée est de fournir à ces animateurs en situation de précarité un accompagnement dans l'acquisition d'un diplôme."

A terme, une formation en ingénierie de projet sportif

La ville de Pau a donc décidé d'envoyer ses animateurs en formation pour l'obtention du BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) mention sports collectifs, la filière "la plus appropriée", selon Emmanuel Haudebourg, qui leur permettra d'encadrer des activités sur le temps périscolaire mais aussi sur le temps extrascolaire, dans les centres de loisirs de la commune.
Et puisqu'il s'agit de monter en compétence, la ville voit aussi d'un très bon œil le futur développement de l'offre de diplômes. Après le BPJEPS (niveau Bac) qui ouvre aux carrières de l'animation, l'IFSB devrait, à terme, délivrer un diplôme d'Etat de niveau bac+2. "Avec un tel diplôme, nous aurions des agents capables de se placer, au-delà de l'animation, dans une vision de coordinateur, d'ingénieur de projet pour aborder les questions du sport-santé, du sport pour tous, du sport dans les quartiers. On veut les amener à penser développement de projet, développement social local grâce à la pratique sportive. On va travailler avec la direction des sports pour se donner un cheminement de travail sur 4-5 ans", annonce Emmanuel Haudebourg.
Enfin, le dernier axe d'investissement de la ville dans le projet sera la participation active à la formation à travers des interventions consacrées à la connaissance de l'environnement des collectivités territoriales, "plus particulièrement sur l'esprit sport et citoyenneté", précise Emmanuel Haudebourg. De quoi faire naître des vocations… car pour les recalés du sport professionnel, la filière Etaps (éducateur territorial des activités physiques et sportives) pourrait bien offrir une seconde chance de faire carrière dans le milieu du sport.