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Tourisme - Pas de neige à la montagne, moins de clients dans les villes : le tourisme fait grise mine

Après une bonne saison d'été, l'activité touristique de l'année 2015 s'est achevée en France dans un climat plus que morose. Deux événements - entre lesquels il n'est évidemment pas question de faire une comparaison - ont lourdement pesé sur l'activité en fin d'année : les attentats du 13 novembre et l'absence de neige dans les stations durant les vacances de Noël.

Même s'il faut encore attendre plusieurs semaines pour disposer des chiffres d'ensemble, il est désormais probable que l'année 2015 ne se situera pas au rang des bonnes années en matière d'activité touristique, malgré une bonne saison d'été.
A Paris et en Ile-de-France, la fréquentation hôtelière avait déjà fortement chuté dans les jours suivant les attentats du 13 novembre (voir notre article ci-contre du 14 décembre 2015). Mais, à la différence de janvier 2015, le redressement espéré ne s'est pas produit dans les semaines suivantes. Interrogée le 31 décembre 2015 sur l'antenne de RFI (Radio France Internationale), Evelyne Maes - la présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) Ile-de-France - a fait état d'"une baisse de la fréquentation hôtelière cette fin d'année. Elle va de -30 à -40%, alors que les établissements sont normalement complets sur cette période".

Tous les types d'hébergement sont touchés

Cette chute est la conséquence directe du choc engendré par les attentats du 13 novembre, mais, pour Evelyne Maes, elle tient aussi à l'instauration de l'état d'urgence, "un mot qui a frappé les esprits" et qui "a fait peur aux gens". A l'exception de la clientèle d'affaires, qui a très vite repris le chemin des hôtels, le recul de la fréquentation a touché les touristes étrangers, mais aussi les touristes français. Il a également concerné tous les types d'hébergement, y compris les locations meublées du type AirBnb. Le même phénomène a touché les restaurants parisiens, avec une chute de 40 à 70%, selon le type d'établissements, tandis que la livraison de repas à domicile a vu son chiffre d'affaires multiplié par deux ou par trois.
La situation est donc très différente de celle observée après les attentats de janvier 2015. A l'époque, le redressement s'était rapidement manifesté et à la situation était revenue à la normale trois mois après l'événement. Une lueur d'espoir cependant : selon la présidente de l'Umih Ile-de-France, les réservations sont "quasi normales" pour le mois de janvier 2016.

L'absence de neige pousse à la diversification des stations

Du côté des stations de sports d'hiver, la fréquentation pour les vacances de Noël, qui s'annonçait correcte malgré des débuts de réservations un peu poussifs (voir notre article ci-contre du 3 décembre 2015), a subi de plein fouet l'impact de l'absence de neige. Le phénomène a fortement réduit l'étendue du domaine skiable, malgré l'usage intensif de la neige artificielle. A la différence des hôtels et restaurants parisiens, le choc a cependant été amorti par les réservations faites parfois plusieurs mois à l'avance - il pourrait en revanche se faire sentir l'année prochaine chez les clients déçus -, mais aussi par un effet bénéfique du réchauffement climatique : depuis quelques années, les stations de montagne ont entrepris de diversifier leur offre touristique, afin de ne plus dépendre du "tout neige". Une diversification des activités déjà engagée dans les stations de basse altitude, mais qui gagne désormais celles de moyenne et haute altitude. Au-delà de la réponse au manque de neige, cette évolution doit aussi permettre d'étendre la saison touristique au-delà de ses bornes traditionnelles.
Il reste néanmoins que les chiffres de la fréquentation pour les vacances de Noël devraient se révéler décevants. Même s'il ne permettra sans doute pas de rattraper le retard pris, le retour de la neige depuis le début du mois de janvier pourrait cependant contribuer à sauver la saison d'hiver.

 

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