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Commerce de proximité - Paris : 650 commerces de proximité sauvés grâce à l'opération Vital'Quartier

A Paris, grâce à l'opération Vital'Quartier lancée en 2004, 650 commerces de proximité ont pu être installés ou maintenus. La mairie a signé le 3 avril avec la Caisse des Dépôts et la société d'économie mixte Semaest, responsable du projet, un parternariat pour pérenniser cette action publique.

A Paris, 650 commerces de proximité ont pu être installés ou maintenus depuis 2004, représentant quelque 75.000 mètres carrés. Face au manque d'outils pour soutenir ces commerces en perte de vitesse, la ville de Paris a lancé en 2004 une opération intitulée "Vital'Quartier" pour lutter contre leur disparition. L'opération cible des quartiers du nord et de l'est de la capitale. Initialement six, ils sont désormais onze*.
Ces quartiers pâtissent de deux phénomènes : la disparition progressive des activités commerciales et/ou le développement d'une mono-activité au détriment des commerces de proximité. L'idée de la ville est de confier à une société d'économie mixte, la Semaest, le projet. Celle-ci, qui dispose d'une avance remboursable de 87,5 millions d'euros pour les onze secteurs, achète à l'amiable ou par voie de préemption, des locaux commerciaux en pied d'immeuble. Elle les réhabilite puis les loue afin d'y installer des activités de proximité. Les locaux loués sont totalement réhabilités et remis aux normes, et de plus, il s'agit de locations pures, sans pas-de-porte et aucune caution bancaire n'est demandée. Dans certains cas, la Semaest peut même consentir au locataire une progressivité de loyers. L'opération est menée en partenariat avec les mairies d'arrondissement concernés, et en concertation avec les riverains et les acteurs économiques du quartier. Dans chaque arrondissement, un groupe de travail local est formé, réunissant élus et représentants des associations et des commerçants.
"Les tendances à la mono-activité et à la disparition des commerces ont été inversées", se félicite le maire de Paris dans un communiqué du 3 avril 2013. A Belleville, où l'objectif était de lutter contre la désertification, le nombre de locaux vacants est passé de 303 à 180. Dans le secteur Beaubourg-Temple, le nombre de grossistes a diminué de 19%, passant de 733 à 593. Côté quartier latin, où l'enjeu consiste à préserver et développer la tradition culturelle du quartier, les activités culturelles ont progressé entre 2007 et 2012 après avoir baissé auparavant. La diminution des librairies a été fortement ralentie, passant d'un rythme de -9% par an en 2000 à -2% aujourd'hui. Le nombre de librairies-maisons d'édition a, lui, augmenté de près de 9% depuis 2007...
Ces résultats positifs ont poussé la ville à pérenniser le dispositif. A terme, l'opération prévoit que la Semaest cède les locaux aux commerçants installés. La Sem s'apprête ainsi à vendre les 107 locaux qu'elle a achetés et loués. Une cinquantaine de boutiques seront quant à elles transférées dans le patrimoine d'une société foncière, détenue par la Semaest et la Caisse des Dépôts.
Le 3 avril, la mairie de Paris, la Caisse des Dépôts et la Semaest ont signé un partenariat pour pérenniser cette action publique, donnant naissance à la société foncière "Foncière Paris Commerces", qui détiendra 50 locaux à protéger et qui pourra aussi intervenir "en faveur du commerce de proximité dans d'autres secteurs que les actuelles opérations Vital'Quartier", précise la mairie de Paris dans son communiqué.

* Saint-Denis (1 et 2e arrondissements), Beaubourg-Temple (3e), Sedaine-Popincourt et Fontaine-au-Roi (11e), Daumesnil Montgallet (12e), Belleville (20e), Epinettes (17e), Lancry et Entre-deux-Gares (10e), Daumesnil-Félix Eboué (12e), et quartier latin (5 et 6e).