ONF : la candidature de Bertrand Munch comme nouveau directeur général validée de justesse au Parlement
La candidature de l'ancien préfet de Paris Bertrand Munch comme nouveau directeur général de l'Office national des forêts (ONF) a été validée ce 11 décembre à une voix près par le Parlement.
Proposée le 7 novembre par l'Élysée, la candidature de l'ancien préfet de Paris Bertrand Munch comme nouveau directeur général de l'Office national des forêts (ONF) devait recevoir l'aval des commissions des affaires économiques de l'Assemblée nationale et du Sénat. Et il s'en est fallu de peu qu'elle ne puisse être validée.
"Si l'addition des votes négatifs de chaque commission représentait au moins 3/5 des suffrages exprimés, l'État ne pourrait pas proposer cette nomination", a rappelé Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, en préambule à l'audition de Bertrand Munch.
Au total, sur 58 suffrages exprimés, il a recueilli 24 voix pour, 34 voix contre... soit juste en-dessous des 3/5 fatidiques, équivalents à 34,8 voix. Du côté de l'Assemblée nationale, la candidature a remporté 21 voix pour, avec 8 voix contre, 2 abstentions et 1 bulletin nul. Mais la commission des affaires économiques du Sénat n'a rassemblé que 3 voix pour, avec 26 voix contre et 3 bulletins blancs.
Réforme à venir
La nomination de Bertrand Munch, qui aura la lourde tâche de réformer un établissement endetté, intervient dans un climat social dégradé depuis de longues années. L'ONF demeure l'opérateur unique de gestion des forêts publiques, domaniales et communales françaises, mais va voir son modèle et sa gouvernance transformés ces prochaines années, avait annoncé fin juin le gouvernement, après la remise du rapport d'une mission interministérielle. Si ce document confirmait "le bien fondé du régime forestier dans ses grandes composantes", l'État a annoncé un plan de transformation sur cinq ans, avec notamment une gestion des ressources humaines "réformée et modernisée", ainsi qu'une redéfinition de la gouvernance de l'ONF.
L'établissement public, doté d'un budget annuel d'environ 850 millions d'euros, emploie quelque 9.000 personnes, dont les deux tiers sont des fonctionnaires ou des contractuels de droit public. Il est confronté depuis plusieurs années à une situation financière difficile, sous l'effet conjugué d'une stagnation du prix du bois et de l'impact de charges nouvelles liées à l'accueil du public en forêt. Au sein de l'office, le premier syndicat n'a cessé ces derniers mois de dénoncer les remèdes mis en oeuvre pour remédier à cette situation, déplorant une privatisation rampante.