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Salon des maires - Les communes forestières alertent sur l'adaptation au changement climatique

Dans la foulée d'une motion prise en octobre dernier lors de son conseil d’administration, la Fédération nationale des communes forestières (Fncofor) a lancé sur son stand au Salon des maires 2019, qui s'est tenu du 19 au 21 novembre, un appel aux élus et parlementaires sur la nécessité d'adapter les forêts à l'évolution rapide du climat.

"Toutes les essences, même le chêne, sont touchées par les évolutions climatiques et ses conséquences en cascade sur la biodiversité, la préservation de l’eau et des sols et les risques pour les populations", nous explique sur son stand au Salon des maires 2019 Alain Lesturgez, directeur général de la Fncofor. Pour sensibiliser les élus à l'urgence d'agir, cette fédération a recueilli durant ces trois jours de salon 500 signatures à son "appel pour la sauvegarde des forêts", transmis par la suite au gouvernement. Au lieu de répondre à cet impératif d'adaptation au changement climatique par des moyens techniques ou, médiocre pis-aller, de ne rien faire, la Fncofor préconise "d'innover sans crainte de rompre avec les modes de pensée habituels" et de fixer une stratégie partagée, d'où découleront naturellement des aspects techniques. 

Le forestier public innove déjà

La forte capacité naturelle d'adaptation des forêts est un atout qu'il convient de mieux exploiter. Une fiche diffusée ce mois-ci avec l'Office national des forêts (ONF) revient sur ce brassage génétique à l'oeuvre dans nos forêts, qui "n'est massif qu'au terme d'une longue période", sur lequel on ne peut donc exclusivement se reposer, "des actions de diversification de provenances, voire d'essences, par plantation", devant aussi trouver leur place dans le bouquet de solutions d'adaptation à tester. Sans garantie de résultat mais cela reste préférable à l'inaction. La fédération interpelle ainsi les élus sur leur capacité à impulser des expérimentations, en s'inspirant d'actions enclenchées par exemple dans les forêts de l'Est, une région où les collectivités sont souvent à la fois propriétaires de forêts relevant du régime forestier (communes forestières) et aménageuses. En Meurthe-et-Moselle, l'adaptation d'essences est testée en forêt domaniale avec l'ONF. En territoire de Belfort, la bien nommée Autrechêne et une vingtaine d'autres communes comparent des plantations et intègrent des provenances méridionales pour anticiper les sécheresses.

À quand des Assises de la forêt ?

"Les collectivités non propriétaires mais concernées à plus d’un autre titre par la forêt et la filière, comme maître d’ouvrage (réalisation de chaufferies bois, de bâtiments publics en bois, ndlr) ou aménageur du territoire et de l’espace, peuvent aussi agir. Nous mettons des outils à leur disposition", précise Alain Lesturgez. Nombre d'élus non forestiers, venus par grappe et délégation ont d'ailleurs signé l'appel. Dans ces régions moins actives historiquement, la fédération (6.f000 adhérents) continue de s'étendre par le biais d'associations départementales (dans une cinquantaine d'entre eux). 

La fédération interpellait au travers de sa motion l’État en lui demandant d’organiser dans les meilleurs délais la tenue d’Assises de la forêt, "réunissant spécialistes et acteurs, sans discrimination d’aucune sorte afin de recueillir l’ensemble des connaissances sur l’évolution des forêts et de définir un plan de sauvegarde des forêts françaises, tant au niveau de la dynamique territoriale que financière". Alors qu'une refonte de l'ONF germe depuis cet été dans les esprits, et qu'une députée LREM du Nord, Anne-Laure Cattelot, vient de se voir confier par le Premier ministre une mission visant à établir d'ici avril prochain une feuille de route sur la politique de la forêt, la Fncofor ne tait pas la nécessité de retravailler la gouvernance avec l’État et la nouvelle direction de l'ONF, que l'Elysée propose de confier à l'ancien préfet de Paris et directeur de l'Information légale et administrative (Dila) Bertrand Munch. Pour la deuxième année, depuis que le torchon brûle entre eux, la Fncofor ne fait plus stand commun avec l'Office : "Nous sommes comme un vieux couple, avec ses hauts et ses bas. Nous ne remettons pas tout en cause mais voulons améliorer le quotidien", commente un brin philosophe Alain Lesturgez.