Direction de l'ONF : l'ancien préfet de Paris Bertrand Munch proposé par l'Élysée
L'ancien préfet de Paris, Bertrand Munch, a été proposé par l'Élysée pour devenir le nouveau directeur-général de l'Office national des forêts (ONF), ont indiqué jeudi les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture. Si sa nomination est validée par le Parlement, Bertrand Munch aura pour tâche de réformer un établissement lourdement endetté et au climat social dégradé.
L'ONF, chargé d'entretenir les espaces forestiers publics, demeure l'opérateur unique de gestion des forêts publiques, domaniales et communales françaises mais va voir son modèle et sa gouvernance transformés ces prochaines années, avait annoncé fin juin le gouvernement. Une décision prise après la remise d'un rapport par une mission interministérielle lancée l'an dernier sur l'évaluation du contrat d'objectif et de performance (COP) de l'ONF. Si ce document confirmait "le bien-fondé du régime forestier dans ses grandes composantes", l'État a annoncé un plan de transformation sur cinq ans, avec notamment une gestion des ressources humaines "réformée et modernisée", ainsi qu'une redéfinition de la gouvernance de l'ONF, qui devra "se doter d'un plan stratégique pluriannuel et d'un conseil d'administration resserré". Le gouvernement avait également annoncé une redéfinition des relations entre l'ONF et l'État, en conservant le versement compensateur qui finance la gestion des forêts communales par l'ONF.
Mauvaise passe financière
L'ONF, doté d'un budget annuel d'environ 850 millions d'euros, emploie quelque 9.000 personnes, dont les deux tiers sont des fonctionnaires ou des contractuels de droit public. Il est confronté depuis plusieurs années à une situation financière difficile, sous l'effet conjugué d'une stagnation du prix du bois et de l'impact de charges nouvelles liées à l'accueil du public en forêt. Au sein de l'office public, le premier syndicat et de nombreux agents n'ont cessé ces derniers mois de dénoncer les remèdes mis en oeuvre pour remédier à cette situation, déplorant une privatisation rampante de l'office et l'"industrialisation croissante" des forêts publiques.
Lors du conseil de défense écologique qui s'est tenu ce 7 novembre, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a aussi mentionné les conséquences du changement climatique sur la forêt, évoquant la propagation des insectes et la multiplication des incendies. "Ce phénomène va prendre de l'ampleur, nous devons donc adapter nos forêts. Cela passe par une mobilisation générale de tous les acteurs", a-t-elle déclaré, estimant que l'ONF a un rôle central à jouer dans cette adaptation de la forêt. Le conseil a aussi nommé une parlementaire en mission, Anne-Laure Cattelot, pour faire dans les six mois "des propositions à la hauteur des enjeux que représente la forêt", a souligné Élisabeth Borne.