Numérique : une répartition des formations cohérente avec celle des emplois
La Grande École du numérique a présenté les résultats de son observatoire des besoins en formations et en compétences numériques. Sans surprise, il en ressort que pour se former au numérique, il vaut mieux se trouver en Île-de-France ; la région concentre un quart des formations disponibles en France. Heureusement, la répartition des formations par région est cohérente avec la répartition des emplois du numérique.
Dans ce premier rapport, présenté le 31 janvier 2023, la Grande École du numérique (GEN) s’est concentrée sur les besoins en compétences numériques des entreprises "afin de permettre à tous les acteurs de l’écosystème de mieux anticiper les besoins des entreprises sur l’ensemble du territoire français et au grand public de s’orienter vers les métiers en tension". Il en ressort globalement que "le nombre d’offres d’emploi continue de croître dans tous les métiers répertoriés", résume la GEN dans son communiqué. Un phénomène qu’elle explique par deux raisons principales : "la transformation digitale de l’économie qui se poursuit et le marché de la Tech qui présente un turnover très important de 25% à 30% par an".
Un quart des offres d'emploi dans la famille "sécurité, cloud, réseau et télécom"
C’est la famille "gestion, pilotage" qui concentre le plus d’offres d’emploi dans le numérique (pratiquement le quart). La GEN précise que les entreprises recherchent "des profils agiles" et que la double compétence "Tech" et "métier" est très prisée. "Cependant il y a peu de formations à ce métier - seulement 366 qui représentent 2% de l’offre globale", apprend-on à la lecture du rapport.
Autre enseignement qui ne manquera pas d'intéresser les collectivités, la famille "sécurité, cloud, réseau et télécom" représente également le quart des offres d’emplois proposées dans le numérique. "Ses métiers ont pris de l’importance depuis la crise sanitaire et le recours généralisé au télétravail qui a fragilisé les systèmes d’information", analyse la GEN.
Île-de-France concentre presque un quart des formations
Pour se former au numérique, il vaut mieux se trouver en Île-de-France, qui concentre à elle seule pratiquement une formation au numérique sur quatre disponibles en France métropolitaine (24,7%). Les régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes proposent chacune plus de 10% des formations au numérique disponibles. À l'inverse, c’est en Normandie, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Paca et Corse qu’on trouve le moins de formation au numérique proportionnellement à l’offre globale (moins de 3% des formations au numérique pour chacune d’entre elles). "La répartition des formations par région est cohérente avec la répartition des emplois du numérique", estime Bruno Lucas, délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), ministère du travail. Il rappelle en effet que "la part des métiers du numérique dans l’emploi salarié est très importante en Île-de-France, en Bretagne, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Occitanie et dans les Pays de la Loire".
Indice de tension maximum en Paca
Afin d’estimer le rapport entre le besoin en compétences numériques en France et la capacité de formation, la Grande École du numérique a créé un indice de tension. Un indice de tension positif indique qu’il y a beaucoup d’offres d’emploi relativement au nombre de formations disponibles : lorsque l’indice de tension est supérieur à 0, le métier est alors estimé "en tension". Appliqué aux régions, cet indice de tension met la région Paca en tête avec 2,21, suivi de l’Île-de-France avec 1,56 ; suivi de l'Auvergne-Rhône-Alpes avec 1,33 et des Pays de la Loire avec 1,11. Appliqué aux familles de métiers, la "gestion- pilotage" devance la "data/IA/IOT"(1) avec des indices s'élevant respectivement à 1,39 et 1,11. La famille "sécurité, cloud, réseau et télécom" présente quant à elle un indice de tension à 0,81.
Créée en 2015 par le gouvernement français, la GEN est un groupement d’intérêt public (GIP) composé d’acteurs publics et privés qui vise à apporter une réponse aux besoins en compétences dans les métiers du numérique et à favoriser la formation et l'insertion sociale et professionnelle des personnes éloignées de l'emploi. Elle a pour ambition de répondre, sur le territoire national, à deux enjeux : "apporter une réponse à la pénurie de talents dans les métiers du numérique" et "contribuer à la cohésion sociale en favorisant la formation et l'insertion sociale et professionnelle des personnes éloignées de l'emploi et de la formation, en particulier des jeunes, des femmes et des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville ou d’une zone de revitalisation rurale (ZRR)".
(1) IA, intelligence artificielle - IOT, Internet of Things