La demande en compétences numériques en forte hausse en France
Les offres d’emploi portant sur les métiers du numérique ont augmenté de 66% ces quatre dernières années, selon une étude de l’OCDE menée en partenariat avec le groupe d’intérim Randstad. Ces besoins liés à la numérisation de l’économie imposent de développer la formation tout au long de la vie.
Tendance lourde du monde développé, le rythme de la transition numérique s’intensifie, générant de plus en plus de besoins de compétences. En France, le nombre d’offres d’emploi associées aux métiers du numérique s’est accru entre 2018 et 2021 de 66%, selon une étude menée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) en partenariat avec le groupe d’intérim Randstad, présentée vendredi 9 décembre (à télécharger ci-dessous).
Sur 417 millions d’offres d’emploi sur dix ans, dans dix pays dont la France, l’étude distingue quatre grandes catégories de métiers : les analystes des données et administrateurs en informatique ; les développeurs de logiciels, programmeurs et ingénieurs en logiciels ; les techniciens des technologies de l’information et de la communication (TIC) et opérateurs de saisie de données ; les responsables TIC et RH et spécialistes du marketing.
Cinq domaines de compétences
En France, ces métiers représentent 7% des offres d’emploi en ligne, selon l’estimation de l’OCDE et de Randstad. Toutes ces catégories de métiers progressent, à l’exception des techniciens des TIC et des opérateurs de saisie de données où la croissance des annonces est plus modérée.
"La transformation numérique augmente beaucoup le nombre de spécialistes", décrypte le président de Randstad France, Franck Ribuot. L’étude identifie cinq domaines de compétences : la programmation, l’analyse de données avancées, l’automatisation et l’internet des objets, la cybersécurité, ainsi que les compétences numériques liées au commerce.
Corollaire de l'automatisation accrue, "les techniciens de maintenance sont énormément demandés dans nos agences", poursuit Franck Ribuot.
Se former pour rester employable
Ces besoins imposent de renforcer les politiques de formation continue. "On est dans un monde où on devra continuellement adapter et améliorer ses compétences", avertit Stefano Scarpetta, directeur de la Direction de l'emploi, du travail et des affaires sociales de l'OCDE. "Ce qui va être clé, c’est ce qui ne va pas être remplacé par les machines, c’est-à-dire les soft skills, comme l’esprit critique, la créativité, l’intelligence émotionnelle, situationnelle", poursuit Franck Ribuot.
Compte-tenu des pénuries de candidats qualifiés, il faudra recruter selon les compétences et les appétences, quitte à former ensuite, afin de pourvoir les postes disponibles. Un défi en France, pays où "la mobilité sectorielle est encore compliquée", selon le dirigeant du groupe d’intérim. Il revendique la capacité de son secteur a identifier les compétences clés demandées par les entreprises afin de créer "des formations pérennes, adéquates et assez rapides". "Avoir un vrai partenariat entre la sphère gouvernementale et nous serait une solution pour le futur", ajoute-t-il
Davantage exposés aux destructions d’emplois liées à la transition numérique, les actifs dont les qualifications sont "basses" ou "intermédiaires" devront se former afin de maintenir leur employabilité selon Stefano Scarpetta. "Les compétences changent rapidement. Une période de non-activité de 6, 12 ou 18 mois peut créer un vrai trou dans la capacité de rester à jour dans ses compétences", ajoute Franck Ribuot.