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Société - Neuf régions s'engagent pour l'égalité hommes-femmes dans les entreprises

La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a reçu, mardi, les représentants des neuf régions qualifiées de "territoires d'excellence pour l'égalité professionnelle".

La région Bretagne cherche à reclasser les ex-salariées du groupe Doux frais, dans le Morbihan, licenciées en septembre 2012. Constatant la forte proportion de femmes chez les licenciés de ces trois sites (280 sur 422), la région a alors demandé une analyse fine de ces licenciements pour leur apporter un accompagnement spécifique. "Un accompagnement classique risquait de reconduire ces femmes vers les mêmes métiers […] Ce que nous voulions, c'était élargir le champ des métiers offerts aux femmes", a expliqué une représentante de la région, mardi 12 novembre.
L'initiative de la Bretagne fait partie des 230 actions mises en œuvre dans neuf régions qualifiées de "territoires d'excellence pour l'égalité professionnelle" (Aquitaine, Bretagne Centre, Ile-de-France, La Réunion, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes). Ces régions ont toutes passé une convention avec l'Etat fin 2012 autour de trois objectifs : égalité salariale dans les TPE-PME, plus de mixité dans les filières de formation et l'amélioration du retour à l'emploi après un congé parental. Un bilan global sera présenté fin 2014 avant une généralisation des actions les plus probantes, a annoncé la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, lors d'une présentation de ces initiatives à la presse, mardi.
Rappelant que les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont de 27%, la ministre a insisté sur le rôle des contrôles et des sanctions contre les entreprises, sanctions qui vont être renforcées par la loi sur l'égalité femmes-hommes en cours d'examen. "Les entreprises ne pourront plus missionner aux marchés publics si elles ne respectent pas l'égalité professionnelle", a-t-elle rappelé. Mais "la loi ne suffit pas", a-t-elle ajouté. D'où l'idée de s'appuyer sur les initiatives locales. 
Alors que le projet de loi entend "réorganiser les responsabilités parentales", comme l'avait souligné la ministre lors de son intervention au Sénat, le 16 septembre, plusieurs régions se sont mobilisées dans ce domaine. "Nous développons une offre de formation pour que les femmes qui choisissent de prendre un congé parental aient la possibilité de se former pendant la durée de ce congé et au-delà", a indiqué le président de la région François Bonneau qui appelle à "bouger les lignes". "Voir les problématiques sous l'angle sociétal est absolument nécessaire", a-t-il souligné. La région veut ainsi changer les habitudes des pères, à partir du site www.1000-peres-o-centre.fr qui sera lancé en fin d'année. "Les pères sont invités à laisser leur adresse électronique… qui servira à s'assurer qu'ils tiennent promesses", explique sans rire la région. 
Seulement 3% des congés parentaux sont pris par des hommes aujourd'hui. Le gouvernement, qui prend exemple sur les pays nordiques, se fixe l'objectif de porter leur nombre à 100.000 hommes d'ici à la fin du quinquennat, soit six fois plus qu'aujourd'hui.