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Culture - Musiques actuelles : des résultats 2013 en forte hausse, mais la concentration s'accélère

Les collectivités représentaient en 2013 un quart des organisateurs des spectacles de variétés et des musiques actuelles, selon le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz. Après une année 2012 très mitigée, les résultats d'ensemble sont excellents : + 6% pour les représentations, + 9% pour la fréquentation et + 13% pour les recettes de billetterie. Mais l'écart se creuse entre les grosses productions, qui engrangent l'essentiel des hausses, et les petites représentations.

Le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) publie les chiffres de la diffusion des spectacles de variétés et des musiques actuelles en 2013. Contrairement à 2012 - qui avait connu des résultats mitigés (voir notre article ci-contre du 24 septembre 2013), avec en particulier une diminution du nombre de spectateurs et de la billetterie -, l'année 2013 se révèle un bon cru.

Des hausses spectaculaires

La hausse est en effet spectaculaire. Elle concerne aussi bien les 51.000 représentations payantes enregistrées l'an dernier (+6%), les 23,3 millions d'entrées (+9%) et les 723 millions d'euros de recettes de billetterie (+13%). Au total, 58.376 représentations ont été déclarées au CNV l'an dernier au titre de la taxe fiscale sur les spectacles de variétés, pour une assiette cumulée de 738 millions d'euros. Avec un prix moyen du billet de 34 euros, mais un prix médian de 13 euros (la moyenne étant tirée vers le haut par les prix élevés des grosses productions).
Difficile de faire la fine bouche devant de tels résultats, qui témoignent à la fois de la bonne santé de ce volet du spectacle vivant et de l'appétence des Français pour la culture, malgré ou à cause de la crise. Pourtant, Guy Marseguerra, le président du CNV, et Philippe Nicolas, son directeur, soulignent l'existence d'un "effet balancier" et d'une "tendance à la bipolarisation". Pour les deux dirigeants, "ce sont les spectacles de forte notoriété, les concerts événements et les tournées dans les lieux de grande jauge qui ont tiré la fréquentation et la billetterie à la hausse, avec une augmentation à la fois du nombre de représentations de ce type de spectacles, mais aussi de leur fréquentation moyenne et de leur prix moyen d'accès".

Le quart des organisateurs de spectacles déclarants sont des collectivités

Les 50 premiers spectacles en termes de recettes n'ont ainsi représenté que 7% du nombre total de représentations, mais ils ont concentré 30% de la fréquentation et 48% de la billetterie. Les entrées et les recettes de ces grands spectacles ont progressé de 20% entre 2012 et 2013.
A l'inverse, 60% des représentations payantes comptabilisent moins de 200 entrées et 35% entre 200 et 1.500 entrées. Elles jouent toutefois un rôle essentiel dans la promotion des artistes, mais aussi dans l'irrigation culturelle de l'ensemble du territoire, à travers un réseau dense de salles spécialisées, ainsi que de salles pluridisciplinaires et polyvalentes.
Or, si le nombre de petites représentations de moins de 200 entrées s'est nettement accru l'an dernier, les recettes correspondantes ont connu une baisse. Pour leur part, les représentations entre 200 et 1.500 entrées n'ont que faiblement progressé, très loin derrière les grosses productions : +2% pour la fréquentation et +5% pour les recettes de billetterie.
En termes géographiques, l'Ile-de-France continue de peser d'un poids prépondérant, avec 50% du nombre total de représentations payantes, 38% de la fréquentation et 45% des recettes de billetterie.
L'étude met également en évidence le rôle significatif des collectivités. Sur les 3.619 organisateurs de spectacles déclarants en 2013, on compte ainsi 19% de sociétés commerciales, 52% d'associations et 24% de collectivités et établissements publics. Pour être exhaustif, il faudrait d'ailleurs tenir compte du fait qu'une bonne partie des associations organisatrices de spectacles bénéficie de subventions des collectivités.