Culture - Un GIP national pour les cafés culture
Après six années de gestation et d'expérimentation, la plateforme des cafés culture "annonce la tenue, en décembre 2014, d'une assemblée générale constitutive du groupement d'intérêt public (GIP) cafés culture, ainsi que l'extension à tout le territoire national du fonds d'aide à l'emploi artistique qui a été expérimenté par le conseil régional des Pays de la Loire avec un très large succès".
Culture et cafés : des intérêts convergents
Le principe des cafés culture est simple : ils offrent aux jeunes artistes des lieux pour se faire entendre et se frotter à la scène, avant de rejoindre d'autres lieux d'expression pour les plus talentueux ou les plus persévérants. Ces cafés culture sont également des lieux d'animations des villes et des quartiers, particulièrement dans les communes grandes ou moyennes. Ils participent aussi à l'animation des réseaux de musiques actuelles soutenus par les régions (d'où l'implication de ces dernières). Enfin, ils contribuent au soutien de l'activité des cafés, dont le nombre est en forte diminution depuis plusieurs décennies.
Ceci explique la présence, au sein de la plateforme des cafés culture, d'organismes comme l'Association des régions de France (ARF) ou l'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF), mais aussi de collectivités comme les régions Pays de la Loire et Aquitaine, très en pointe en ce domaine, ou encore la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Ceci explique également la présence de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), qui participe au projet. Tous ces acteurs devraient se retrouver, avec les représentants des musiques actuelles, au sein du futur GIP, qui bénéficie également du soutien du ministère de la Culture.
Aider au financement du spectacle vivant
Le GIP cafés culture devrait avoir plusieurs missions. Tout d'abord, aider au financement du spectacle vivant, grâce à un fonds d'aide à l'emploi artistique direct, sur le modèle de celui déjà mis en place par les Pays de la Loire. Ensuite, préciser le cadre de la programmation et de la diffusion des artistes à travers la signature d'un "protocole de bonnes pratiques concernant la programmation et la diffusion d'artistes interprètes et leurs rémunérations dans certains établissements", conclu entre l'Umih et le Snam-CGT (Union nationale des syndicats d'artistes musiciens). Enfin, encadrer la pratique à travers l'élaboration et la diffusion d'une circulaire interministérielle (Culture et Intérieur) et la mise en place d'un nouveau module de formation sur la sécurité des spectacles. Cette nouvelle formation simplifiée devrait permettre aux professionnels de l'hôtellerie et de la restauration d'accéder plus facilement à la licence d'entrepreneur de spectacle. La plateforme estime en effet à 7.000 le nombre de cafés accueillant, à des degrés divers, des manifestations culturelles, dans un cadre juridique des plus flous.
Pour les membres de la plateforme, il s'agit là, "sans nul doute, d'une nouvelle page pour les arts et la culture dans notre pays", puisque ces nouveaux outils "vont permettre de recréer un bassin d'emplois et de développer une offre artistique au plus proche des populations".