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Elections - Municipales : les maires opposés à tout changement de calendrier

Les grandes associations d'élus locaux refusent l'idée de voir les élections municipales être organisées non plus en mars 2008 mais à l'automne 2007.

Les élus locaux semblent unanimes. Pas question de toucher encore une fois à la date des élections municipales. L'idée d'un nouveau bouleversement de calendrier électoral n'est certes qu'une hypothèse qui circule parmi certains responsables UMP estimant que la meilleure date pour les municipales serait finalement, non pas mars 2008, mais septembre-octobre 2007. Elle est toutefois prise suffisamment au sérieux pour que plusieurs associations d'élus s'expriment officiellement sur le sujet.
Ainsi, les maires de petites villes, réunis pour leurs assises les 5 et 6 octobre, ont-ils jugé bon d'adopter une motion se faisant l'écho de leurs "inquiétudes" : "Soucieux du respect des citoyens et d'une gestion rigoureuse de leur commune", les maires "ne comprendraient pas que l'on modifie à nouveau le calendrier pour convenance politique, quel que soit le nouveau président de la République, et que la première loi votée par le prochain gouvernement consiste en juillet prochain à modifier la loi électorale", indique la motion. "Une telle modification reviendrait à fixer la date des prochaines élections municipales (...) au mépris de tout débat démocratique et de la réglementation du financement des campagnes électorales", poursuit l'Association des maires de petites villes (APVF), qui indique vouloir "interroger tous les candidats à la présidence sur leurs intentions à ce sujet".
Fin 2004, le gouvernement Raffarin, qui craignait une surabondance et donc un téléscopage des scrutins nationaux et locaux, avait décidé de modifier le calendrier électoral. Résultat : en vertu de la loi du 15 décembre 2005, les élections municipales et cantonales, qui devaient initialement avoir lieu en mars 2007, ont été fixées à mars 2008. Plus des trois quarts des maires étaient favorables à ce report.

Une "source de paralysie et de contentieux"

"Comment mobiliser les Français pendant plus de quatre mois sur des enjeux tour à tour locaux puis nationaux ? Comment éviter la confusion entre les différentes campagnes électorales, ce qui risquerait de démobiliser les électeurs ?", avait à l'époque argué le ministre délégué aux Collectivités territoriales, Brice Hortefeux, en défendant le projet devant le Parlement. Depuis, le débat semblait à peu près clos.
Or certains, tel Gérard Longuet, sénateur UMP de la Meuse, font aujourd'hui valoir que le fait d'avancer le scrutin municipal de quelques mois permettrait de disposer d'"une séquence de cinq ans pour travailler". "Plus vite on forme les nouvelles équipes nationales, présidentielles, législatives, municipales, plus vite on travaille", insiste ce proche de Nicolas Sarkozy.
Après leurs homologues des petites villes, les maires des villes moyennes ont eux aussi réagi à cette éventualité. "Une telle modification poserait des problèmes de gestion tant au niveau organisationnel que sur le plan juridique pour les équipes municipales et serait source de paralysie et de contentieux", a déclaré ce 9 octobre le conseil d'administration de la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM). "Les règles applicables en matière de financement de la campagne électorale et en particulier la date de départ de la prise en compte des dépenses de campagne en est l'illustration la plus flagrante", détaille l'association présidée par Bruno Bourg-Broc, député-maire de Châlons-en-Champagne.
Interrogé sur le sujet, le président de l'Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard, déclarait lui aussi il y a quelques jours : "La loi a été validée par le Conseil constitutionnel. Personne ne pourra empêcher une nouvelle majorité de modifier à nouveau la date mais l'AMF maintiendra sa position [en faveur de mars 2008]. Il ne faut pas qu'il y ait de confusion dans les discours."

 

C.M.

 

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