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Congrès des maires - Mulhouse lance le premier tram-train français

Enterré à La Réunion, reporté à 2013 entre Nantes et Châteaubriant : les collectivités avaient de quoi commencer à douter de l’intérêt du tram-train. Un doute qu’efface en partie la mise en service, le 12 décembre prochain, d’un premier tram-train français entre Mulhouse et Thann (Haut-Rhin). Annoncé lors du Congrès des maires, il a nécessité quinze années de réflexion et d’élaboration. "Ce qui n’est pas si long pour une infrastructure de cette ampleur", nuance Jean-Marie Bockel, à la tête de l’agglomération mulhousienne. Poursuivi en parallèle à la création il y a cinq ans de deux lignes de tramway dans cette ville, ce projet repose sur une étroite collaboration entre l’agglomération et la région Alsace. Avec le département, toutes deux ont porté le projet, défini l’offre et participé à son financement. "A hauteur de 60 millions d’euros sur un total de 150 en ce qui concerne la région, qui a surtout investi dans le matériel roulant et l’infrastructure à créer", précise Antoine Herth, vice-président du conseil régional en charge des transports.
Long de 22 km, le tram-train empruntera successivement les rails du tramway mulhousien puis la ligne de chemin de fer classique, rénovée pour l’occasion. Et ce sans rupture de charge et à une vitesse pouvant atteindre 100 km/h. Soit une alternative crédible et attractive à la route. D'autant que l'axe routier en question, stratégique pour le sud de l’Alsace, frôle la saturation. Hormis renforcer l’offre en transports collectifs, ce tram-train est aussi prétexte à innover. Prochainement, un dispositif de tarification unique multimodale (bus, tramway, tram-train et vélo) y sera expérimenté. "Ce sera comme si on préfigurait le lancement d’une carte Orange à l’échelle régionale", s'impatiente Jean-Marie Bockel. "Il est clair que la tarification doit aller vers plus d’unicité. Mais elle doit aussi modeler la construction d’itinéraires toujours plus cohérents", renchérit Charles Buttner, président du conseil général du Haut-Rhin, qui a financé 5% de ce projet de tram-train. "Un projet passionnant, car il invite à dépasser le schéma traditionnel selon lequel les transports sont forcément pensés à l’échelle de l’agglomération. Ici, c’est à l’échelle d’un bassin de vie et d’emploi commun qu’il l'a été, avec pour objectif d’irriguer un territoire tout en desservant les communes", conclut Joël Lebreton, PDG de Transdev (groupe Caisse des Dépôts), qui a pris l’an dernier le contrôle de Soléa, l’exploitant du tram de Mulhouse.
 

 

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