Mois de l’ESS 2021 : les achats socialement et écologiquement responsables à l’honneur
Le Mois de l’économie sociale et solidaire (ESS) s’ouvrira prochainement, avec cette année une semaine dédiée aux achats socialement et écologiquement responsables. Pour cette thématique comme pour d’autres, il s’agira en novembre de mieux faire connaître les acteurs de l’ESS et de valoriser les solutions qu’ils portent. Coordonnée par ESS France et les Chambres régionales de l’ESS, l’initiative donne lieu à de nombreux événements sur les territoires.
En novembre 2021, l’économie sociale et solidaire (ESS) sera à l’honneur avec la 14e édition du Mois de l’ESS, une initiative coordonnée par ESS France et les Chambres régionales de l’ESS (Cress). "Temps fort de visibilité et de lisibilité", ce mois vise à mettre en avant les acteurs de l’ESS et le "foisonnement" de ces entreprises "sur tous les territoires" et à démontrer que ces modèles "font leurs preuves", a expliqué le 22 octobre Antoine Détourné, délégué général d'ESS France, lors d’une conférence de presse en visio. Le Mois de l’ESS est soutenu par une dizaine de partenaires, dont le secrétariat d’État chargé de l’économie sociale, solidaire et responsable, la Banque des Territoires, l’Ademe et des mutuelles et banques coopératives.
Favoriser la mise en relation entre acheteurs et entreprises de l’ESS
Des centaines d’événements sont attendus en métropole et en outre-mer, avec par exemple "la création d’une fresque sur le climat à Brest, un atelier pour créer une coopérative à Toulouse, une conférence sur les habitats participatifs à Besançon ou encore un ciné-débat autour de la coopération à Reims", selon le site du mois de l’ESS où l’ensemble des initiatives sont listées et géolocalisées. Des "temps forts" sont annoncés, avec en particulier trois semaines thématiques : la Semaine de la finance solidaire du 8 au 15 novembre, la Semaine des achats socialement et écologiquement responsables (Aser) du 15 au 19 novembre et la Semaine européenne de la réduction des déchets du 20 au 28 novembre.
L’accent mis sur les achats responsables est une nouveauté, ESS France constatant une accélération en la matière. Alors que la loi Climat et résilience renforce les obligations publiques en la matière (voir notre article du 21 septembre 2021), un rapport parlementaire vient d’être remis sur le sujet, Localtis y reviendra dans une prochaine édition. Les achats responsables sont donc une opportunité pour les acteurs de l’ESS et cette Semaine Aser vise là encore à leur "donner de la visibilité", à "informer et outiller les acheteurs pour qu'ils puissent mieux appréhender les Aser" et enfin à "favoriser l’interconnaissance et la mise en relation entre ces acheteurs publics et privés et les entreprises de l’ESS", précise Fabrice Combet, responsable développement économique à ESS France.
On y découvrira des initiatives locales telles que "le tour de l'ESS" organisé par la Cress de Mayotte, un tour de l’île en bus des élus et des acheteurs à la rencontre des structures de l’ESS de leur territoire, ce qui leur permet de faire leur "sourcing", selon Fabrice Combet, et par la suite "d'adapter la rédaction de leurs cahiers des charges à la réalité, pour que les acteurs de ESS puissent y répondre". Pour progresser dans ce domaine, il y a un enjeu de formation pour les acteurs de l’ESS et de formalisation d’une feuille de route pour les collectivités, selon Chloé Sécher, chargée de mission au Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (voir notre encadre ci-dessous).
Renforcer les modèles économiques des entreprises de l’ESS
Le Mois de l’ESS donnera également lieu à l’attribution de prix, décernés cette année à des projets régionaux et nationaux œuvrant pour l’utilité sociale et la transition écologique. Ce mois de novembre sera enfin "une occasion unique de mettre en avant ces acteurs de l'ESS qui ont joué un rôle primordial lors de la crise sanitaire en 2020 et pendant le premier semestre 2021" et de "montrer qu'on est dans une dynamique où la France se relève", selon Christophe Genter, directeur du département cohésion sociale et territoriale de la Banque des Territoires. Sur la période 2020-2021, la Banque des Territoires aura engagé quelque 200 millions d’euros d’investissements au profit de l’ESS, dans le cadre du plan de relance et d’une convention signée avec le secrétariat d’État à l’ESS qui prévoit un investissement total de 300 millions d’euros d’ici 2022 (voir notre article du 23 mars 2021). Christophe Genter invite les acteurs de l’ESS à "renforcer leur modèle économique" et leurs fonds propres et quasi fonds propres, notamment en s’attachant à "valoriser leurs impacts sociaux et environnementaux" auprès des investisseurs.
Parce que leur volume annuel d’achat est au moins égal à 100 millions d’euros, environ 160 collectivités sont aujourd’hui tenues de formaliser une feuille de route à travers un schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (Spaser) depuis la loi de 2014 sur l’ESS, a rappelé Chloé Sécher, chargée de mission au Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES). "Assez peu de collectivités territoriales ont adopté un Spaser, on estime qu’il y en a une petite quarantaine", selon Chloé Sécher. Le RTES "met en avant cet outil" jugé "particulièrement intéressant pour se donner des objectifs chiffrés, ce qui suppose d’évaluer sa commande publique au regard des enjeux de responsabilité, et pour définir aussi des objectifs et des moyens en termes d'évolution des pratiques d'achat à travers la formation notamment", poursuit Chloé Sécher. Cette dernière estime que le Spaser est également un "formidable outil pour mettre en place des dynamiques transversales au sein, pour embrasser les achats de l’ensemble des compétences de la collectivité et pour engager toutes les directions", et pour "co-construire avec les acteurs du territoire". Chloé Sécher rappelle enfin que la loi Climat et résilience impose désormais aux collectivités concernées de publier leur Spaser et de s’appuyer sur des indicateurs précis concernant notamment les entreprises de l’ESS et les entreprises employant des personnes éloignées de l’emploi. |