Modes de garde des enfants handicapés : un accueil collectif "aussi fréquent", mais sur des durées moins longues
Les jeunes enfants bénéficiaires de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) sont davantage gardés par l’un de leurs parents à titre principal : 78% des enfants de moins de trois ans, contre 56% des autres enfants. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, ministères sociaux) vient de publier une étude sur l’organisation des familles ayant de jeunes enfants handicapés.
"En 2021, 47.000 enfants âgés de moins de 6 ans bénéficient de l’AEEH en France métropolitaine, ce qui représente 1,1% des enfants de cette classe d’âge", dont "1,8% parmi les enfants âgés de 3 à 5 ans", indique la Drees. Les mères de jeunes enfants handicapés sont deux fois plus souvent inactives ou au chômage (60% contre 30% pour les mères dont les enfants n’ont pas de handicap reconnu) et sont proportionnellement "plus nombreuses à avoir déjà interrompu leur activité pour s’occuper de leur enfant (57% contre 40%)". Ces mères sont également davantage isolées : 26% des enfants de moins de six ans allocataires de l’AAEH vivent avec un seul de leurs parents (leur mère, dans 93% des cas), contre 13% des autres enfants.
Menée fin 2021 par la Drees, l’enquête "Modes de garde et d’accueil des jeunes enfants (MDG)" met en évidence le fait que l’accueil en établissement d’accueil du jeune enfant (EAJE) des jeunes enfants handicapés est désormais "aussi fréquent" que pour les autres enfants (même légèrement plus répandu : 27% contre 25%), mais que cet accueil s’effectue "moins souvent à titre principal (13% contre 18%) qu’à titre complémentaire (14% contre 8%)". En revanche, "l’accueil individuel chez une assistante maternelle au moins une fois dans la semaine est nettement moins fréquent pour les bénéficiaires de l’AEEH (16% contre 29%) surtout à titre principal (6% contre 20%)". Quel que soit le mode de garde, le temps d’accueil est "en moyenne toujours plus court que celui des autres enfants", notamment du fait de prises en charge liées au handicap.
Quant à la scolarisation, elle est moins répandue à 3 ans pour les enfants allocataires de l’AEEH (78% contre 98%) mais elle se généralise à 4 et 5 ans. Enfin, les jeunes enfants handicapés sont plus souvent gardés par leurs parents le mercredi (80% contre 67%) et le soir après l’école (94% contre 85%).