Mobilités résidentielles : l'exception parisienne
Les études, statistiques, analyses et success stories sur la mobilité résidentielle post-covid des Français se succèdent et se ressemblent… en partie seulement. Car si certaines mettent un coup de projecteur sur diverses formes d'"exode urbain", d'autres nuancent sensiblement l'ampleur et la nature du phénomène. Une nouvelle petite étude, réalisée par les sites SeLoger et Meilleurs Agents, fait partie de la seconde catégorie, en ce qu'elle "permet de relativiser la radicalité des potentiels changements de vie de Français qui quitteraient leur ville pour s'installer à l'autre bout de la France, voire en pleine campagne", tel que le résume SeLoger, dont les chiffres concernent non pas les transactions effectives mais les "intentions d'achat".
Parmi ces chiffres : "près de 60% des Français cherchent à déménager à seulement 30 minutes de leur lieu d'habitation actuel" et donc généralement, de facto, sans changer de département. Sauf les Parisiens, dont 54% des intentions d'achat impliquent de traverser le périph, soit 11% de plus qu'avant les confinements (ceci dit, 11%, ce n'est pas non plus une explosion).
Traverser le périph, ce n'est pas forcément traverser la France ou la Loire… puisque la moitié des Parisiens prévoyant de quitter la capitale cherchent à rester en Île-de-France. Et surtout en petite couronne, avec une prédilection pour les Hauts-de-Seine (42% des intentions d'achat des Parisiens sur le départ !). Seuls 20% des regards sont tournés vers la grande couronne. Mais les choses bougent. La part des recherches sur la petite couronne recule, tandis que les recherches qui concernent la Seine-et-Marne, les Yvelines et le Val-d'Oise "ont respectivement augmenté de 23%, de 35% et même 58% depuis la pandémie". Même courbes inversées, d'ailleurs, en termes de hausse des prix.
Quant à ceux dont on parle le plus, les Parisiens candidats à la province, on constate que ce ne sont pas vraiment les départements les plus ruraux qui attirent le plus. C'est plutôt le littoral avec, en tête, "les Alpes-Maritimes (9% des recherches effectuées depuis Paris vers la province), les Bouches-du-Rhône (8%) et la Gironde (7%)". Les plus fortes hausses sont toutefois ailleurs : l'Hérault (quasi doublement des recherches), la Haute-Savoie et le Morbihan. Des départements qui connaissent d'ailleurs de fortes hausses de prix. En n'oubliant pas que pour certains, il ne s'agit pas de quitter totalement Paris, mais de devenir des birésidentiels - que SeLoger appelle les "parinciaux".