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Pollution des fleuves - Mise en place d'un "comité de pilotage pour les PCB"

Trois ministères - Ecologie, Santé et Agriculture - ont constitué le 6 février un "comité de pilotage pour les PCB" afin de mieux évaluer et parer les impacts sur la santé et l'environnement de ces dérivés chimiques chlorés déjà présents dans le Rhône, la Seine et la Somme. Elus, associations écologistes, représentants des pêcheurs, industriels, organismes de recherche et d'expertise sont également associés à ce nouvel organe, qui recevra 8,5 millions d'euros pour 2008. En octobre dernier, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait mis en place un comité similaire sur le Rhône, dont les sédiments et les poissons montraient une présence importante de PCB. Depuis, des analyses complémentaires lancées sur l'ensemble de la France, notamment dans la Somme et la Seine, ont conduit le gouvernement à élaborer un plan national d'action.  
A ce jour, des arrêtés préfectoraux interdisent la pêche et la commercialisation des poissons dans les eaux de treize départements: Calvados, Seine-Maritime et Eure (pour la Seine) ; Somme et Aisne (pour la Somme) ; Ain, Rhône, Isère, Loire, Ardèche, Drôme, Gard et Bouches-du-Rhône (pour le Rhône). "Il est possible que d'autres arrêtés soient pris", a précisé le 6 février la secrétaire d'Etat.
Les PCB (polychlorobiphényls), également appelés pyralènes, regroupent 209 substances apparentées présentes surtout dans les transformateurs électriques, dont la durée de vie va de 94 jours à 2.700 ans selon les molécules. Jugés "probablement cancérigènes pour l'homme", ils sont peu solubles dans l'eau et se fixent dans les sédiments et les graisses, non seulement dans les poissons mais aussi dans la viande, le lait ou le beurre, généralement en quantités inférieures aux normes européennes.
Le plan national d'action doit permettre d'intensifier la réduction des rejets de PCB, provenant à 95% des transformateurs électriques. Bien que leur installation ou importation soit interdite depuis 1987, il en reste encore. "EDF assure qu'en 2010 elle aura fini de retirer tous les équipements concernés", a indiqué la secrétaire d'Etat qui a également demandé aux inspecteurs des installations classées de rechercher en priorité la présence de PCB au cours de leurs missions.  
Sur recommandation de l'Afssa, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, des analyses d'échantillonages de poissons vont être conduites et la recherche intensifiée pour améliorer les connaissances sur les PCB, leur devenir dans les milieux aquatiques et leur transfert dans les sédiments et les organismes vivants.
Pour la fédération France Nature Environnement (FNE, 3.000 associations) et la Frapna, son association partenaire dans le Rhône, qui alertaient de longue date sur le sujet, ce comité est un premier pas satisfaisant. "Même si nous regrettons l'absence, dans ce plan, des milieux maritimes, alors que les analyses sont particulièrement mauvaises sur le littoral du Cotentin, au Havre (Seine-Maritime), ou dans le delta du Rhône et le golfe du Lion", a tempéré Alain Chabrolle, vice-président de la Frapna.

 

A.L. avec AFP

 

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