Eau - Le Carrefour des gestions locales de l'eau met à l'honneur la maîtrise des pollutions diffuses
La 9e édition du Carrefour des gestions locales de l'eau devait s'achever ce jeudi 31 janvier à Rennes. Organisé par le réseau Idéal avec le soutien des départements bretons, de la ville de Rennes et en partenariat avec la région Bretagne et l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, l'événement réunit 2.000 élus, techniciens et gestionnaires de l'eau, chercheurs, associations et organismes spécialisés. Outre un colloque et un salon professionnel, ce rendez-vous décline plusieurs débats et séances plénières, au cours desquels l'un des enjeux abordés retient plus particulièrement l'attention : l'enjeu de maîtrise des pollutions diffuses.
A l'heure où la gestion territoriale de l'eau s'impose comme une préoccupation majeure des collectivités au regard de la nouvelle loi sur l'eau (Lema), ce thème débattu mercredi 30 janvier en séance plénière s'inscrit dans un contexte national de régression de la qualité des ressources en eau. Cette dégradation continue est en partie due aux pollutions diffuses en nitrates et produits phytosanitaires, mais aussi en métaux lourds, résidus dangereux ou médicamenteux. Ce type de pollution se distingue des pollutions ponctuelles, plus localisables et à partir desquelles l'intervention humaine est donc plus simple et rapide à déployer. Dès lors, bien appréhender et traiter les pollutions diffuses a son coût et s'avère délicat lorsqu'il s'agit par exemple de contrer le transfert de polluants diffus vers un lac ou les cours d'eau d'une commune. Qu'elle soit d'origine agricole ou urbaine, ce type de pollution nécessite donc un plein effort de diagnostic et de maîtrise de la part des acteurs publics concernés, qu'il s'agisse des agences de l'eau, des départements ou des autres collectivités.
"Le tout met en jeu de nouvelles approches et outils techniques et économiques à développer, favoriser ou inventer en vue de reconquérir, comme l'a prescrit la Lema, un bon état écologique de l'eau à l'horizon 2015", a-t-on rappelé à l'issue de ces échanges. Ce débat aura par ailleurs été l'occasion de rappeler qu'en la matière, suite à l'affaire de la pollution du Rhône au PCB (polychlorobiphényles, ou pyralènes), la constitution d'un comité de pilotage national s'est amorcée dans l'objectif de mieux prévenir cette typologie bien précise de pollution fluviale - et ce, à l'échelle non pas locale mais bel et bien nationale. C'est au détour de ses vœux à la presse que, le 22 janvier dernier, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a annoncé que ce comité se réunira pour la première fois au mois de février. Son programme et son planning d'actions sont très attendus par les gestionnaires de l'eau issus ou intervenant auprès des collectivités les plus exposées à cette problématique.
Morgan Boëdec / Victoires éditions