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Médicosocial - Michèle Delaunay veut renforcer les liens entre Ehpad et soins palliatifs

Dans une interview au quotidien La Croix du 22 août, la ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l'autonomie affiche son intention de "favoriser les connexions entre les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, NDLR] et les unités de soins palliatifs ou les équipes mobiles". Michèle Delaunay - par ailleurs médecin cancérologue - estime en effet que "la culture palliative est insuffisamment présente dans ces établissements alors que beaucoup de personnes y décèdent". Elle juge en particulier "anormal que la nuit, il n'y ait que des aides-soignantes et en tout petit nombre". La ministre se dit toutefois consciente que le développement d'une culture des soins palliatifs en Ehpad suppose "qu'il y ait un peu plus de personnel, car il faut du temps disponible", ce qui ne sera pas forcément facile à obtenir en période de rigueur budgétaire.
Cette réflexion sur les soins palliatifs s'inscrit dans une problématique plus vaste : celle du suicide des personnes âgées. Les études de l'Inserm dénombrent en effet environ 3.000 suicides annuels de personnes âgées, soit le tiers du total annuel, tous âges confondus. Le taux de suicide est par ailleurs deux fois plus élevé que la moyenne nationale dans la tranche d'âge des plus de 85 ans.
Le 8 août dernier, la ministre s'était déjà inquiétée de la recrudescence du nombre de suicides de personnes âgées. Dans un communiqué, elle indiquait alors que "la lutte contre l'isolement des âgés, le rétablissement de liens intergénérationnels et de voisinage, l'amélioration des conditions sociales de ceux dont les revenus ne leur permettent pas une vie digne, ainsi que la palliation - autant que faire se peut - des déficits partiels d'autonomie constituent une priorité politique que la ministre souhaite inscrire dans la loi d'anticipation et d'accompagnement de la perte d'autonomie qu'elle a mission de préparer".
Dans son interview à La Croix, Michèle Delaunay revient sur la question. Elle indique notamment avoir mis en place, au sein du ministère, une cellule chargée de travailler sur le sujet et fixe déjà quelques pistes, comme la sensibilisation des médecins à la dépression des personnes âgées. Tout en indiquant qu'"il s'agit d'un sujet interministériel, pour lequel [elle n'est] pas seule à décider", elle se prononce également en faveur d'un observatoire du suicide des personnes âgées, réclamé par de nombreux professionnels. La ministre ne précise pas non plus si les collectivités seront sollicitées pour participer au financement de cette structure. Le précédent de l'Observatoire national de l'enfance en danger (Oned) laisse toutefois peu de doute sur la réponse. Dans l'hypothèse de la création d'un observatoire, il est très probable que les départements - acteurs essentiels de la prise en charge des personnes âgées en établissement comme en domicile - ne manqueront pas d'être mis à contribution. 

 

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