Réforme territoriale - Métropole du Grand Paris : Claude Bartolone favorable à un report d'un an
Claude Bartolone se dit favorable à un report de la création de la Métropole du Grand Paris (MGP) à 2017, dans des propos cités par Le Monde et confirmés à l'AFP lundi 8 juin.
"La métropole est en panne. Il y a une alliance qui l'a réduite à la portion congrue. Si aujourd'hui on en reste là, je préfère qu'on reporte", a déclaré au Monde dimanche le président de l'Assemblée nationale... et candidat PS à la présidence de la région Ile-de-France.
Le Sénat a voté, dans le cadre de sa deuxième lecture du projet de loi NOTRe, le report d'un an la naissance de la MGP, censée voir le jour le 1er janvier 2016. Le texte, qui a largement vidé de ses pouvoirs et de ses moyens cette instance créée par la loi Maptam, doit revenir en deuxième lecture devant l'Assemblée nationale à la fin du mois.
Selon Claude Bartolone, l'idée de ce report, rejetée par la ministre Marylise Lebranchu au Sénat, "fait son chemin".
L'ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis, à l'origine partisan de la création d'une métropole puissante pour corriger les inégalités entre départements, souligne désormais l'importance du périmètre régional dans l'aménagement de l'agglomération parisienne. "Il faut être de nouveau plus ambitieux. On voit bien que c'est le périmètre régional qui va jouer un rôle extrêmement important dans l'aménagement solidaire de la région", a-t-il déclaré au Monde. En sachant qu'en vertu du verdict des urnes aux municipales de 2014, la Métropole du Grand Paris telle que dessinée par la loi Maptam devrait être gouvernée par la droite.
En défendant ainsi le "périmètre régional", Claude Bartolone rejoint finalement la position adoptée de longue date par son adversaire des Républicains Valérie Pécresse. "J'ai toujours été favorable à ce que la Métropole de Paris soit la région. J'ai toujours dit que j'étais pour un très Grand Paris qui inclurait la Grande Couronne (...). Parce que la Grande Couronne apporte sa force de travail, son capital humain, la Grande Couronne apporte un poumon vert à Paris. Donc il faut que le Grand Paris soit à l'échelle de la Région et qu'il soit un Très Grand Paris", a-t-elle affirmé lundi dans l'émission la Matinale de France Bleu et Metronews. "Il faut arrêter de faire de la politique politicienne avec l'argent des contribuables. Donc maintenant il faut simplifier ce qui n'est plus un millefeuille territorial, ce qui est devenu en Ile-de-France une pièce montée. Le vrai échelon pour la Métropole, c'est la région, elle existe déjà, pourquoi créer autre chose ?", a-t-elle ajouté.
Le 1er juin lors de la discussion au Sénat des articles du projet de loi NOTRe relatifs à la MGP, Roger Karoutchi (Les Républicains) s'était déclaré faborable à "l'amendement Dallier sur le report au 1er janvier 2017", jugeant que "la mise en place du dispositif sous six mois, sans que l'on soit au clair sur les compétences, ni sur le financement, sans que le statut du personnel soit clarifié, sans que l'on sache quoi que ce soit des ordonnances annoncées, est tout simplement impossible".
Le sénateur PS Philippe Kaltenbach, au contraire, avait considéré qu'il "importe, à présent, de lancer la métropole. Petit à petit, elle deviendra plus intégrée. Je reste persuadé que nous pourrons mettre en place la métropole progressivement à compter du 1er janvier 2016".
"Il n'y aurait rien de pire que d'accorder un délai qui servirait moins à préparer vraiment les choses qu'à repousser l'obstacle", avait pour sa part tranché Marylise Lebranchu, ajoutant : "N'attendons pas, sinon dans vingt ans on parlera encore de la future métropole Grand Paris..."