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Développement des territoires - Métropole Aix-Marseille : les problèmes de transports et de logement "à régler de toute urgence", selon un rapport

Les problèmes d'inadaptation et d'engorgement des réseaux de transports et d'offres de logements abordables sont "les deux blocages principaux" "à régler de toute urgence" pour permettre la croissance économique dans la future métropole Aix-Marseille-Provence qui doit voir le jour le 1er janvier prochain, selon un rapport publié le 24 juin. "Dans une métropole polycentrique ne disposant pas d'un système intégré de transports en commun, 96% des déplacements se font en voiture, entraînant stress, pollution et inefficacité économique", analyse l'économiste Christian Saint-Etienne, qui a piloté le rapport commandé par la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Marseille Provence.
Le budget consacré au développement des transports lui semble insuffisant : "Le budget annuel moyen sur la période 2009-2013 atteint 1,25 milliard d'euros pour le Grand Lyon (GL) et 1,1 milliard d'euros pour Aix-Marseille-Provence (AMP), soit par habitant : 900 euros pour GL et 600 euros pour AMP. Pour les seuls transports en commun : 680 euros pour GL et 380 euros pour Aix-Marseille-Provence", constate-t-il.
Sur le plan des transports, le rapport préconise ainsi de donner la "priorité aux transports collectifs en maximisant l'usage des infrastructures actuelles et en développant l'habitat et les zones d'activité sur les axes de transport en commun". Seule la gare Saint-Charles (principale gare ferroviaire de Marseille) doit être restructurée pour en faire "le grand noeud de communication permettant de relier de façon intensive Lyon, Marseille, Toulon et Nice", estime l'auteur qui recommande parallèlement "d'investir massivement sur Aix-TGV".
Pour Christian Saint-Etienne, Marseille bénéficie en revanche d'une "fenêtre de tir historique" pour "s'imposer comme la grande capitale 'iconomique' du bassin méditerranéen". L'économiste définit l'"iconomie entrepreneuriale" comme l'aboutissement d'une troisième révolution industrielle avec l'informatique et internet au coeur du système économique. Selon lui, la cité phocéenne, au regard de son "positionnement géostratégique" en Méditerranée, et "des développements entrepris le long des routes stratégiques du transport maritime mondial", bénéficie de forts atouts pour son développement.
Mais pour ce faire, il appelle de ses voeux un "plan d'investissements structurants sur 10 ans" financé grâce à une "capacité d'autofinancement nette de 700 millions d'euros à l'horizon 2020, contre 150 millions aujourd'hui pour les six communautés de commune et agglomération qui forment la future métropole". "Ici, il y a le potentiel d'un développement économique incroyable (...) pour transformer le potentiel en réalité il faut une vision et il faut une gouvernance, et il faut se donner une capacité de financement. Sans vision, sans gouvernance et sans capacité de financement, il ne se passera rien", a commenté Christian Saint-Etienne, lors de la présentation du rapport. "Si on veut changer les choses, on a une fenêtre d'opportunité pour le faire et c'est maintenant", a-t-il estimé. "Il y a trois contrats qui doivent être négociés par les acteurs politiques : un contrat de gouvernance, un contrat de financement et un contrat sur les investissements stratégiques développés sur le territoire. Ce que nous disons c'est que ces trois contrats doivent être négociés simultanément dès cet automne", a-t-il préconisé.