Culture - Métiers d'art : Fleur Pellerin annonce une réforme
Fleur Pellerin a remis le titre de maître d'art à neuf nouveaux artisans d'exception : un éventailliste, un souffleur de verre, une conservatrice-restauratrice de cuir, une héliograveuse, un couvreur en chaume, un marqueteur de pierres dures... Depuis sa création en 1994, ce dispositif n'a en effet récompensé que 124 maîtres d'art. La particularité de cette cérémonie est qu'elle récompense systématiquement des duos : un maître d'art, reconnu nationalement, et son élève, amené un jour à lui succéder. Elle associe ainsi la dimension artistique et de création - reconnue par le ministère de la Culture - et la formation, à laquelle contribuent les régions.
Le fonds de soutien opérationnel dès le premier trimestre 2016
A cette occasion, la ministre de la Culture a annoncé une réforme des métiers d'art, avec différentes composantes. Sur un plan symbolique, ces derniers se voient inscrits dans le projet de loi sur la liberté de création, l'architecture et le patrimoine, voté en première lecture à l'Assemblée nationale (voir notre article ci-contre du 8 octobre 2015).
Portée par des PME ou des TPE "souvent fragiles", la filière des métiers d'art est confrontée à d'importantes mutations. Pour y faire face, Fleur Pellerin a annoncé que le fonds de soutien aux métiers d'art "sera opérationnel dès le premier trimestre 2016".
Le point central de la réforme sera toutefois le statut de l'élève, "sa place au sein du dispositif, la valorisation de sa formation et son insertion dans le monde du travail". L'objectif affiché est de "consolider" le statut de l'élève, tout en élaborant un véritable référentiel de formation. Pour Fleur Pellerin, "le contrat de travail ou le contrat d'apprentissage offrent des cadres de droit commun, qu'il convient de compléter et d'enrichir pour tenir compte des spécificités de la transmission. La seule transmission verticale n'est pas suffisante, le parcours de formation doit être plus ouvert".
Aussi est-il prévu d'ouvrir le parcours de formation à des disciplines transversales, comme la gestion ou l'apprentissage des langues. La mobilité, "notamment à l'international", est d'ailleurs l'une des composante de la réforme.
L'Institut des métiers d'art, interface entre l'Etat et les collectivités
La réforme envisage aussi d'adapter la durée de la formation en fonction de la nature des projets. Cette durée est aujourd'hui, en principe, de trois ans, mais elle pourrait demain varier de deux à quatre années.
L'articulation avec les régions se fera par le biais de l'Institut national des métiers d'art (Inma), qualifié d'"interface entre l'Etat, les collectivités territoriales et les professionnels" et chargé par le ministère de la Culture, depuis 2012, de la gestion du dispositif maîtres d'art-élèves. L'Inma sera notamment chargé de "nouer des partenariats entre l'Etat et les régions", d'"accompagner les acteurs pour le développement territorial des métiers d'art" et "de conduire une réflexion pour adapter la formation aux nouveaux enjeux du secteur tout en promouvant les dispositifs innovants dédiés à la création d'activités économiques".