Commerce équitable - Max Havelaar veut impliquer les collectivités en décernant des titres
En septembre 2008, Max Havelaar lance l'opération "Territoires de commerce équitable", la déclinaison française du projet "Fairtrade Towns in Europe" destiné à développer l'engagement des collectivités territoriales en faveur du commerce équitable. "A l'heure actuelle, les entreprises et les consommateurs sont au rendez-vous, un foyer sur quatre consomme du commerce équitable, explique Pierre Salcio, directeur des relations extérieures et de l'action territoriale de Max Havelaar. Seules les collectivités ont encore du mal à investir le champ du commerce équitable." Principaux freins à leur implication : le manque d'offres en la matière, le Code des marchés publics, très complexe en ce qui concerne le développement durable et l'environnement, et les mentalités. "Les collectivités sont encore frileuses, elles ont du mal à utiliser dans leur cahier des charges un label, comme celui de Max Havelaar, qui n'est pas reconnu par l'Etat", précise Pierre Salcio. Mais un à un les freins tombent. Reste à convaincre les collectivités du bien-fondé de la démarche. Le projet "Territoires de commerce équitable" doit répondre à cette problématique avec un titre qui sera délivré aux collectivités après avis d'un jury. Pour recevoir ce titre, les collectivités devront mettre en œuvre cinq objectifs : voter une délibération et acheter des produits issus du commerce équitable, contribuer à augmenter l'offre de produits issus de ce type de commerce, inviter les entreprises et les organisations clés à suivre leur exemple, communiquer sur leurs réalisations et organiser des événements, et initier la création d'un conseil local pour le commerce équitable. Un conseil qui réunira les acteurs engagés dans la démarche : collectivités, entreprises, associations, commerçants... Dans un premier temps, Max Havelaar propose aux collectivités volontaires, 25 maximum, de s'engager dès le premier semestre 2008. Certaines ont répondu très vite présentes. C'est le cas de la ville de Lyon. "Lyon est engagée dans cette thématique depuis 2001 avec la signature de la charte des villes engagées dans le commerce équitable, explique Guylaine Gouzou-Testud, adjointe au maire de Lyon. Au début, il a fallu convaincre les élus, à coup d'information et de formation ; aujourd'hui, le commerce équitable est tout à fait accepté, avec des demandes de la part des crèches, des écoles, des clubs de sport." La ville pense maintenant à l'organisation des filières de production. Le projet "Territoires de commerce équitable" donnera une assise supplémentaire à leur démarche. "Il s'agit d'un plus car chez nous, tous les ingrédients sont là, le projet agira comme un coup de projecteur."
Emilie Zapalski