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À Marseille, les écoles "laboratoires du futur" suscitent une forte mobilisation intersyndicale

Les écoles "laboratoire" de Marseille voulues par Emmanuel Macron ne font toujours pas l'unanimité, tant dans le choix des établissements que dans la mise en oeuvre des projets, et soulèvent encore beaucoup de questions, selon les syndicats interrogés par l'AFP. C'était la grosse surprise des annonces du plan "Marseille en grand" d'Emmanuel Macron en septembre (notre article du 3 septembre 2022): en sus des 400 millions d'euros promis pour rénover les écoles, le chef de l'État avait affiché sa volonté de faire d'une cinquantaine d'écoles marseillaises "un laboratoire de liberté et de moyens" dès septembre 2022.

Dans une liste dévoilée par la Provence, 59 écoles ont été retenues, sur les 64 candidatures déposées selon le rectorat - la ville compte 470 écoles primaires. Surprise : d'après les syndicats, 26 ne font pas partie du réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+). Mais l'inspection académique assure que toutes "se situent dans des quartiers où l'indice social est faible et donc ayant des besoins éducatifs et sociaux élevés". "Le peu de candidatures s'explique par la forte mobilisation intersyndicale contre le projet : beaucoup d'écoles visées ont boycotté l'appel de l'académie, qui a dû multiplier les appels pour trouver des candidats", assure Virginie Akliouat, secrétaire générale du SNUipp-FSU 13.

Les syndicats enseignants dénoncent surtout le volet "recrutement" du projet, qui prévoit que le directeur d'école - un enseignant sans prérogative hiérarchique - choisisse l'équipe pédagogique. En visite à Marseille mi-février, le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé qu'"une bonne partie des enseignants de ces établissements ont souhaité rester". Selon des chiffres non définitifs de l'inspection académique lundi, trente enseignants supplémentaires seront aussi affectés dans ces écoles.