Emplois d'avenir - Marseille : laboratoire des nouveaux contrats pour les jeunes
Alors que Marseille fait partie des villes où les emplois d'avenir ont le plus de mal à démarrer, le président de la République a annoncé, le 4 juin, qu'ils pourraient y être élargis à l'ensemble des entreprises. "Pour montrer l'exemple, j'ai décidé que les emplois d'avenir, qui, normalement, sont réservés aux associations ou aux collectivités, pourront être proposés à toutes les entreprises, dans tous les secteurs, dès lors que ces entreprises sont à Marseille", a-t-il déclaré, à l'occasion de l'inauguration du MuCem (le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée).
Le mois dernier, François Hollande avait déjà annoncé son souhait d'étendre le dispositif au privé "dans certaines conditions", alors qu'il peine à démarrer : selon le ministère du Travail, 25.000 emplois d'avenir seulement ont été signés jusqu'à présent sur un objectif de 100.000 d'ici la fin de l'année…
En réalité les textes ont prévu une ouverture au privé, au-delà de l'économie sociale et solidaire, mais dans des conditions strictes : ils doivent ainsi offrir des perspectives de qualification et d'insertion durables et sont possibles seulement dans des secteurs d'activités arrêtés par le préfet de région.
Marseille où, comme l'a rappelé le chef de l'Etat "le chômage est encore supérieur dans certains quartiers à une fois et demie la moyenne nationale" bénéficiera donc d'un traitement de faveur. D'autant que le secteur public ne se montre pour le moment pas très enthousiaste. Dans les Bouches-du-Rhône, où seulement 14% de l'objectif de 4.113 contrats prévu pour 2013 a été atteint, le préfet a récemment interpellé les communes du département pour leur demander de faire un plus gros effort, les accusant au passage "de ne pas jouer le jeu".
François Hollande a appuyé ce message en lançant "un appel à toutes les grandes collectivités". "L'Etat met 75%. Si les autres collectivités font le reste (les 25%), nous pouvons proposer 100% de la rémunération d'un jeune à toutes les associations des quartiers où il y a le plus de difficulté !", a-t-il insisté.
Comme annoncé dès cet automne par le gouvernement, Marseille va également expérimenter les "emplois francs". La Cité phocéenne fait en effet partie des dix sites pilotes arrêtés le mois dernier. "Monsieur le maire, vous avez évoqué les zones franches et nous n'allons pas les remettre en cause. Mais tous les jeunes qui habitent dans ces quartiers pourront également être recrutés hors de ces quartiers avec les mêmes avantages que s'ils étaient dans une entreprise installée dans la zone franche", a expliqué François Hollande à l'attention du sénateur-maire Jean-Claude Gaudin. "Toutes les entreprises pourront avoir un avantage qui peut monter jusqu'à cinq mille euros si elles embauchent un jeune venant de ces quartiers", a-t-il précisé.