Service public - Marché de l'eau en Ile-de-France : des élus veulent saisir l'Autorité de la concurrence
Quatre ou cinq élus d'opposition du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) vont écrire d'ici la fin de la semaine au président de l'Autorité de la concurrence pour qu'il se saisisse du dossier du renouvellement du contrat de distribution d'eau potable à 144 communes de la région, a annoncé le 2 décembre Christian Métairie, premier adjoint (DVG) au maire d'Arcueil (94), membre du comité du Sedif, et qui sera l'un des signataires de la lettre.
Selon Christian Métairie, membre d'un collectif d'élus signataires d'un "appel pour une gestion publique de l'eau en Ile-de-France", il serait "incompréhensible" que l'Autorité de la concurrence ne se saisisse pas d'un dossier concernant l'une des plus importantes délégations de service public en Europe - le Sedif fournit en eau potable quatre millions d'habitants répartis sur 144 communes et sept départements. "Nous avons quelques doutes sur la procédure, et notamment sur la question de l'allotissement" (division du contrat en plusieurs lots), a expliqué l'adjoint au maire d'Arcueil.
Les élus du Sedif avaient refusé en avril dernier de découper le marché de l'eau francilienne. Depuis la création du syndicat en 1923, le groupe Veolia (ex-Générale des Eaux) bénéficie d'une délégation de service public. D'un montant de 371 millions d'euros par an, le dernier contrat, qui lui a été attribué dans sa forme actuelle depuis 1962, arrive à échéance fin 2010. L'appel d'offres en cours, pour lequel Veolia, Suez Environnement, la Saur et le groupe Derichebourg associé à l'allemand Remondis ont été retenus, sera clos le 4 décembre.
Des associations de consommateurs dénoncent régulièrement le prix trop élevé, selon eux, de l'eau francilienne. L'UFC Que Choisir avait ainsi évalué la surfacturation du service à 90 millions d'euros par an, soit environ 50 euros par habitant. Des élus de gauche réclament en outre régulièrement un retour du service en régie publique.
A.L. avec AFP