MaPrimeRénov' : trois fois plus de logements rénovés qu'à la même période il y a un an
Le nombre de logements ayant fait l'objet d'une rénovation globale subventionnée par l'État a triplé au premier trimestre de l'année, par rapport à la même période de 2024, selon des chiffres de l'Agence nationale de l'habitat (Anah) publiés ce mardi 29 avril et diffusés par le gouvernement.

© Agence nationale de l’habitat
Entre janvier et mars, "17.178 logements ont fait l'objet d'une rénovation d'ampleur", c'est-à-dire des travaux multiples permettant d'améliorer la performance énergétique d'un logement de plusieurs étiquettes au diagnostic de performance énergétique (DPE), indique le ministère chargé du logement. C'est "trois fois plus qu'au premier trimestre 2024", période pendant laquelle 5.584 rénovations d'ampleur avaient été enregistrées, ce qui traduirait une "appropriation progressive" du dispositif d'aide publique aux rénovations d'ampleur.
La dynamique de rénovation avait déjà connu "une véritable accélération" fin 2024, avec des niveaux de demandes d'aides et de subventions accordés "inédits", selon l'Anah. Au quatrième trimestre, 48.629 logements avaient fait l'objet d'aides pour une rénovation d'ampleur, et 91.374 au total l'année dernière.
Près de 80% des rénovations d'ampleur de 2025 concernent des logements classés F ou G au DPE, les habitations les plus énergivores et dont la mise en location va obliger le propriétaire à effectuer des travaux d'amélioration énergétique d'ici 2028. "Le coût moyen des travaux s'élève à 59.197 euros, avec une aide moyenne de 41.201 euros apportée par MaPrimeRénov'", ce qui représente un total de 700 millions d'euros d'aides publiques. "Les projets de rénovation d'ampleur sont plus ambitieux qu'en 2024, avec des aides plus importantes pour tous les ménages, quels que soient leurs revenus", confirme l'Anah. En rappelant que "les ménages qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation les plus performants bénéficient d’un accompagnement sur mesure grâce un Accompagnateur Rénov’" - parcours accompagné qui leur permet "d’être assistés pour définir leur projet, préparer leur dossier et trouver des artisans qualifiés".
En outre, 46.331 logements ont connu une "rénovation par geste", comme une isolation uniquement ou le changement du système de chauffage.
Au total, depuis 2020, MaPrimeRénov’ "a permis d’aider la rénovation de près de 2,5 millions de logements, dont plus de 350 000 rénovations d’ampleur, générant au total près de 38 milliards d’euros de travaux", se réjouit l'Anah.
Le bilan de l'agence fait aussi le point sur le réseau France Rénov’, qui compte aujourd'hui "2.661 conseillers au sein de 589 Espaces Conseil France Rénov’, cofinancés par l’Etat et les collectivités". S'agissant des Accompagnateurs Rénov’ agréés par l’Etat, l'Anah considère que leur nombre est "désormais suffisant pour répondre à la demande" : "au 31 mars 2025, 1.336 structures ont reçu l’agrément, représentant plus de 3.789 Accompagnateurs Rénov’" et offrant un bon "maillage territorial.
Dans son communiqué, la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, se targue d'avoir obtenu en 2025 une constance dans les règles de MaPrimeRénov', ce qui a mené à "une réussite quantitative". "Ce doit désormais aussi être une réussite qualitative, ce à quoi nous allons dédier nos efforts des prochaines semaines", ajoute-t-elle.
Le ministère se fixe quatre priorités pour améliorer le dispositif : diminuer les délais d'instruction pour les dossiers de rénovation globale ; renforcer le suivi des accompagnateurs ; mieux maîtriser les coûts des rénovations globales individuelles, notamment "en étudiant une baisse du plafond de travaux pour 2026" ; déployer de nouveaux outils de lutte contre la fraude.
› DPE : vers un ordre des diagnostiqueurs immobiliers ?Une mission parlementaire a été lancée par Valérie Létard pour étudier la création d’un ordre des diagnostiqueurs immobiliers. Le gouvernement entend ainsi renforcer la qualité des DPE et structurer durablement la filière. Dans le cadre du plan d’action lancé le 19 mars 2025 pour renforcer la fiabilité et la crédibilité du diagnostic de performance énergétique (DPE), aujourd’hui central dans les décisions d’achat, de location ou de rénovation des logements, la ministre du Logement a confié une mission parlementaire à Daniel Labaronne, député d’Indre-et-Loire. L’objectif : étudier la création d’un ordre des diagnostiqueurs immobiliers, l'une des mesures clés de ce plan. Deux axes principaux sont d’ores et déjà engagés. D’une part, une concertation est en cours avec les professionnels du secteur pour réécrire les deux arrêtés encadrant la profession. Ces nouveaux textes, attendus d’ici l’été, pourraient représenter 80% des actions du plan. D'autre part, à plus long terme, la création d’un ordre vise à structurer durablement la filière et à en renforcer le cadre éthique. Chargé de cette mission, Daniel Labaronne devra examiner les implications d’un tel ordre : missions, organisation, rôle dans la déontologie. Il proposera également des mesures pour soutenir la profession et renforcer les régulations. "Le DPE doit être irréprochable. Pour cela, les fraudeurs doivent être sanctionnés et la profession doit se mobiliser pour garantir son intégrité", a déclaré Valérie Létard. Selon la ministre, la création d’un ordre pourrait répondre au besoin de transparence, de déontologie et de qualité du secteur. Chaque année, 70.000 diagnostics sur 4 millions sont jugés non fiables. Elena Jeudy-Ballini, JGPmedia |