Personnes âgées - Maltraitance : Philippe Bas parle d'accusations "excessives" mais prescrit un renforcement des contrôles
Rédigé notamment par le professeur Jacques Soubeyrand, chef du service de médecine interne et de gériatrie à l'hôpital Sainte-Margueritte de Marseille, et par Christophe Fernandez, président de l'Association française de protection et d'assistance aux personnes âgées (Afpap), le livre "On tue les vieux" n'en finit pas de susciter des réactions. Sans nuances et volontiers polémique, l'ouvrage n'en soulève pas moins un certain nombre de questions de fond sur la maltraitance et les dysfonctionnements de la prise en charge des personnes âgées dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Les représentants des maisons de retraite, d'abord très virulents lors de la parution de l'ouvrage le 11 octobre, ont depuis quelque peu atténué leurs réactions. L'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa) - qui avait dans un premier temps publié une vive réaction sur le livre - et le Syndicat national des établissements pour personnes âgées (Synerpa) sont aujourd'hui plutôt discrets sur le sujet. Tout en déplorant des accusations "excessives" et en dénonçant la pratique de "l'amalgame", leurs responsables admettent qu'environ 5% des établissements connaîtraient des dysfonctionnements. Ils rappellent toutefois qu'il appartient aux pouvoirs publics d'assurer le contrôle des différentes structures d'hébergement. Un message entendu par Philippe Bas, le ministre délégué aux Personnes âgées. Interrogé par l'AFP, celui-ci a estimé à son tour que l'ouvrage comporte "beaucoup d'excès". Il a cependant annoncé son intention de publier, dans les prochaines semaines, "une instruction générale aux services déconcentrés des affaires sanitaires et sociales pour densifier les contrôles" et d'"aggraver les sanctions en cas de phénomène de maltraitance". La position du ministre rejoint celle de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui, dans un rapport publié en mai 2006, pointait de "graves insuffisances" dans le dispositif de lutte contre la maltraitance des personnes vulnérables dans les établissements sociaux et médico-sociaux.
Jean-Noël Escudié / PCA