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Finances publiques - Malgré un déficit en net repli, la dette publique atteint un niveau record

Le gouvernement et le chef de l'Etat n'ont pas manqué, ce 30 mars, de saluer le reflux "historique" du déficit public en 2011. De 7,1% du PIB en 2010, le déficit public français est passé à 5,2% l'année dernière. Soit un très bon résultat, étant donné que l'objectif du gouvernement était, au départ, de parvenir à 5,7%. L'effort ainsi consenti en 2011 par les administrations publiques représente 22 milliards d'euros, a indiqué Nicolas Sarkozy lors d'une interview sur Europe 1.
Cette amélioration provient à la fois du "dynamisme des recettes, qui passent de 49,5 % à 50,7 % du PIB, et de la modération des dépenses, qui passent de 56,6 % à 55,9 % du PIB", explique l'Insee. "Les dépenses de fonctionnement ralentissent particulièrement", relève l'institut. Celui-ci observe, cependant, que les intérêts versés croissent de 9,5% "en raison de l'augmentation de la dette et de la hausse de l'inflation".
Le déficit public de la France résulte principalement du déficit des comptes de l'Etat. En 2011, ce seul déficit a atteint 87,5 milliards d'euros. Les collectivités locales ayant pour obligation d'équilibrer leur budget, leur besoin de financement s'est limité à 0,9 milliard d'euros.
Le gouvernement s'est en revanche bien gardé d'indiquer que la dette continue son envol. Fin 2011, elle a atteint un niveau jamais vu de 1.717,3 milliards d'euros, ce qui représente 85,8% du PIB (contre 82,3% en 2010). C'est davantage que prévu par le gouvernement, qui tablait sur une dette à 84,9% l'an dernier. La dette a augmenté de 122,1 milliards d'euros en un an, après avoir déjà crû de 101,7 milliards en 2010. D'un volume de 166,3 milliards d'euros (contre 161,1 milliards en 2010), la dette des administrations publiques locales ne représente que 9,6 % de la dette publique totale. De son côté, la dette de l'Etat a atteint 1335,2 milliards d'euros.
Dans une interview publiée dans le quotidien Le Monde du 30 mars, la ministre du Budget annonce que le gouvernement abaisse la prévision de déficit public pour 2012 de 4,5 % à 4,4% du PIB, l'objectif de 3% de déficit en 2013 étant maintenu. Ces nouveaux chiffres figureront dans le programme de stabilité que le gouvernement transmettra en avril à la Commission européenne.
Dans le même entretien, Valérie Pécresse explique que la majorité actuelle prévoit, si elle est réélue, de "passer un pacte de gestion économe avec les collectivités territoriales les plus importantes". Et si ce pacte ne peut être négocié, "il faudra poser la question aux Français", indique-t-elle. En clair : les électeurs seraient amenés à se prononcer par référendum sur la question.