Mal-logement - Mal-logement : les associations dénoncent un retard dans l'élaboration des projets territoriaux de sortie de l'hiver
Alors que Jean-Marc Ayrault a prévu de rencontrer, jeudi 29 novembre, les associations luttant contre le mal-logement, le collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées* lui a adressé lundi 26 novembre une lettre ouverte également envoyée à la presse.
"Vous avez annoncé, le 1er novembre dernier, vouloir mettre fin à 'la politique du thermomètre' en matière d'hébergement", lui rappelle-t-il, ajoutant : "Actuellement, dans la plupart des départements, les préfets n'ont pas commencé à élaborer les projets territoriaux de sortie de l'hiver."
Il observe que "trois personnes sur quatre qui sollicitent le 115 n'obtiennent pas de prise en charge faute de places disponibles, avec une forte progression de la part des familles avec enfants", et que "de nombreux travailleurs sociaux se trouvent alors désemparés face à l'impossibilité de répondre à la détresse sociale et ne parviennent plus à assurer la continuité du fonctionnement de certains services d'accueil et de gestion du 115". Par ailleurs, "les plans hivernaux s'organisent comme chaque année en utilisant des locaux précaires inadaptés (retour des lits picots dans les casernes, gendarmeries, locaux hospitaliers, gymnases, hôtels...) qui ne respectent pas les normes d'accueil et qui devront fermer au printemps prochain". Et de s'interroger : "Que vont devenir les 19.000 personnes accueillies cet hiver dans ces conditions ?"
Le collectif demande au Premier ministre de mobiliser fortement les préfets pour mettre en oeuvre très rapidement les plans d'actions territorialisés. Si cette étape "ne peut suffire", selon les associations, elle constituerait "une première réponse à la crise de l'hébergement et du logement qui s'enracine dans notre pays". "Des réformes structurelles ambitieuses sont également attendues, ainsi qu'un renforcement budgétaire conséquent qui n'a pas été anticipé dans le projet de loi de finances pour 2013", insiste le collectif, la rallonge de 50 millions d'euros n'étant pas, selon lui, à la hauteur des besoins. Et de conclure : "Les mal-logés et les sans-abri ne peuvent être des oubliés de la République."
Valérie Liquet
* 33 associations dont Fédération des associations pour la promotion et l'insertion par le logement (Fapil), Fédération des Pact, Fédération nationale habitat & développement, Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), Fondation Abbé-Pierre, Habitat et Humanisme, Union professionnelle du logement accompagné (Unafo), Union nationale pour l'habitat des jeunes (Unhaj), Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss)…