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Associations d'élus - Maires de grandes villes : "Réinterroger l'ensemble de nos politiques publiques"

A l'Association des maires de grandes villes comme ailleurs, les traditionnels vœux de début d'année ont eu un accent particulier ce 21 janvier 2015, marqués à la fois par les attentats eux-mêmes, par le "moment historique de grande fraternité" qui a suivi… mais aussi voire surtout par "la révolte à contre-courant et le déni de réalité qui se sont exprimés dans quelques-unes de nos écoles et dans nos quartiers", pour reprendre les mots de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon et premier vice-président délégué de l'AMGVF, qui s'exprimait en lieu et place du président de l'association, Jean-Luc Moudenc, retenu chez lui à Toulouse pour un problème de santé.
Souhaitant "que les maires de grandes villes et les présidents de grandes intercommunalités s'emparent pleinement du sujet", les deux élus l'avaient porté à l'ordre du jour de leur réunion de bureau le matin même. Une réunion au cours de laquelle a été décidée "la création d'un groupe de travail transversal" ouvert à tous les membres de l'AMGVF, celle-ci souhaitant en outre "travailler avec l'ensemble des associations d'élus, dont l'Association des maires de France". En sachant toutefois que l'AMF - dont le président, François Baroin, était l'invité de cette cérémonie de vœux – avait justement installé, à peine plus d'une heure plus tôt, son propre groupe de travail, consacré à la question de la laïcité (voir ci-contre notre article de ce jour relatif à ce groupe de travail). Une nuance toutefois : les maires de grandes villes ne prévoient pas de plancher sur cette seule notion de laïcité, ni d'ailleurs seulement sur la sécurité, mais sur "l'ensemble de [leurs] politiques publiques" : éducation, culture, "refonte du logiciel de la politique de la ville" (sic), lutte contre l'exclusion… "Nous proposerons des rencontres avec le gouvernement afin de transmettre nos propositions", a en outre fait savoir Jean-Louis Fousseret.

Réforme territoriale, finances... et Gemapi

Pour cette année ainsi "placée sous le signe de l'unité républicaine", selon les termes d'André Rossinot, maire de Nancy et secrétaire général de l'association, les sujets plus traditionnels ont naturellement eux aussi été évoqués. Il faut dire que le menu 2015 est plutôt consistant. En commençant par l'installation des métropoles, dont l'AMGVF se réjouit forcément… mais avec un soupçon d'inquiétude par rapport au projet de loi Notr en discussion au Sénat, dans la mesure où celui-ci "semble conduire à une remise en cause" de la loi Maptam ayant créé les métropoles. En question, on le sait, les compétences économiques exorbitantes accordées aux régions… au détriment des grandes agglomérations ? (sur ce point, voir par exemple notre article du 16 janvier) Quant à la troisième loi de réforme territoriale, celle sur la carte des régions, là encore, un sujet d'inquiétude : les "conséquences de la perte éventuelle du statut de capitale administrative régionale" de plusieurs membres de l'association. Laquelle fait partie des initiateurs d'un groupe de travail dédié à cette question mis en place en décembre dernier (voir ci-contre notre article sur les "capitales régionales en sursis").
Parmi les autres grands dossiers, la transition énergétique… et bien sûr aussi les finances avec la baisse des dotations, la refonte de la DGF, la révision des valeurs locatives… François Baroin a d'ailleurs fait savoir que la conférence sur les finances locales demandée au Premier ministre par les élus locaux devrait se tenir début février.
Evoquant le risque d'une "jurisprudence La Faute-sur-Mer", le président de l'AMF a par ailleurs attiré l'attention sur le problème de la compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) et jugé indispensable que l'Etat revienne en première ligne. François Baroin a indiqué qu'il en avait parlé avec François Hollande et que celui-ci se serait montré ouvert à l'idée que soit préparé un texte législatif.