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Transports-Sécurité - Lutte contre l'insécurité dans les transports : retour d'expérience sur les "marches exploratoires" menées à Lyon

Né au Canada à la fin des années 1980, le concept des "marches exploratoires" vient d'être expérimenté dans les transports en commun de Lyon. Les premiers résultats de ce projet porté par le Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise (Sytral) et son délégataire, le groupe Keolis, ont été présentés le 8 septembre, jour de lancement d'une campagne nationale de sensibilisation contre le sexisme.
De janvier à mars, cinq femmes ont effectué ces "marches exploratoires" à travers leur ligne de bus dans la banlieue lyonnaise pour en recenser les problèmes. Accompagnées de membres d'un cabinet d'audit ainsi que de représentants du Sytral et du groupe Keolis, elles ont effectué leurs explorations de jour comme de nuit, équipées d'un carnet d'enquête, d'un appareil photo, d'un mètre et d'une lampe torche.
"Vous avez fait un constat très brut de décoffrage", a lancé, lors de la présentation du diagnostic, la présidente du Sytral, Annie Guillemot, aux cinq "ambassadrices de la ligne 7" qui circule entre Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. "On avait des gros soucis autour de la ligne, on était beaucoup dans l'évitement", a expliqué l'une d'elles, Samira, plutôt sceptique au début de l'opération parce que dans son quartier de Villeurbanne, "on a un sentiment de délaissement". Mais beaucoup de choses ont été améliorées depuis, assure-t-elle. "Et c'était intéressant pour nous d'avoir la parole." Pauline Roman, une étudiante, parle surtout de l'insécurité sur la ligne, qui la conduit le soir à rentrer à pied. Michèle Fayard, Touroussi Abdillah et Chaima Sahraoui, les autres "ambassadrices", pointent aussi la vétusté et la saleté des bus, une ponctualité déficiente, l'absence d'éclairage aux arrêts, le rapport difficile aux passagers masculins et des problèmes de racolage à la descente du bus.
"Elles avaient raison : cette ligne avait les cinq bus les plus anciens du réseau", a souligné Annie Guillemot, précisant que deux nouveaux avaient déjà été commandés. Des aménagements de sécurité ont également été mis en oeuvre autour de certains arrêts.
Pour cette expérimentation, appelée à se répéter sur une ligne desservant le quartier de la Duchère de l'autre côté de Lyon, le Sytral a bénéficié d'une subvention de 10.000 euros du fonds interministériel de la prévention de la délinquance. Les mairies de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin, la ville et la métropole de Lyon, la préfecture du Rhône, la Délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité, le directeur départemental de la Sécurité publique et le procureur de la République à Lyon ont aussi participé le 8 septembre à la restitution de l'étude.
 

 

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